4 janvier 2017-10 janvier 2019. Deux ans, 6 jours que le Général Oumarou Sadou a passés à la tête de l’armée. En cette soirée du 10 Janvier, le chef suprême des armées, Roch Kaboré a décidé de changer de cap, sinon de fusil d’épaule, en nommant un autre Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA), en la personne du désormais ancien commandant du Groupement central des armées ; Moïse Minoungou. Aussitôt nommé, il a été élevé au rang de Général de Brigade, devenant ainsi le 8e CEMGA. L’homme qui commandera l’armée fut Commandant de compagnie de la batterie sol-air au Centre d’instruction des armes lourdes. Faut-il voir en ce changement d’homme, une révision de stratégie sur le front de la lutte anti-terroriste ?
Cette nomination du nouveau Chef d’Etat-major général des armées intervient dans un contexte marqué par une dégradation continue de la sécurité au Burkina Faso. Aux anciens foyers de tensions sont venus se greffer d’autres. Pratiquement tout le pays est dans l’œil des « forces obscurantistes ». Plusieurs éléments des Forces de défense et de sécurité sont tombés sur le champ de l’honneur ces dernières années.
Les communiqués au lendemain d’attaques se multiplient et cela semble malheureusement être rentré dans les habitudes des Burkinabè. L’attaque de ces derniers temps qui a marqué les esprits, c’est celle de Toéni, dans la province du Sourou. 10 gendarmes tués le 27 décembre 2018.
Lors de sa prise de commandement le 4 janvier 2017, le désormais ancien CEMGA, le Général de Brigade Oumaro Sadou promettait de « saisir toute opportunité pour prendre l’initiative pour frapper l’ennemi à chaque fois que la situation l’impose ». Pour réussir sa mission, il lançait cet appel aux différents chefs militaires : « rencontrez vos hommes, écoutez vos hommes, pour éviter qu’on vous raconte qui sont vos hommes (…) rencontrez vos hommes, écoutez vos hommes, pour éviter qu’on vous raconte ce que veulent vos hommes ». Il est venu, a vu, a fait ce qu’il pouvait et est parti.
Biographie du Chef d’Etat-major général des armées
Place désormais au Général de Brigade Moïse Minoungou. Né le 27 février 1960 à Ouagadougou, le nouveau chef d’Etat-major est un ancien pensionnaire du PMK (1972-1981). Son cursus universitaire s’est poursuivi de 1981 à 1984 au Maroc, précisément à l’Académie royale de Meknès où il décrochera son diplôme de chef de section.
Il se spécialise par la suite en artillerie à l’école d’application d’artillerie à Draguignan en France où il effectuera également son cours de perfectionnement. Le nouveau général de brigade Moïse Minoungou a pris des cours d’Etat-major à l’école d’Etat-major de Kolikoro au Mali et le cours supérieur de défense au collège royal de l’enseignement militaire supérieur à Kénitra au Maroc.
Il a participé à plusieurs manœuvres militaires sous régionales et internationales au Mali, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin.
C’est le 1er octobre 1985 qu’il a reçu le grade de sous-lieutenant. Le 1er janvier1988, il passe au grade de lieutenant. Capitaine le 1er janvier 1992, il est fait Commandant le 1er janvier 1999. Lieutenant-colonel le 1er janvier 2003, l’homme a porté le galon de Colonel le 1er juillet 2007. C’est depuis le 1er janvier 2015 qu’il a reçu le grade de Colonel-Major.
Ancien Commandant de compagnie de la batterie sol-air au Centre d’instruction des armes lourdes, le général de brigade Moïse Minoungou a occupé à partir de mai 2016, la fonction de chef d’Etat-major adjoint de l’armée de terre. Depuis le 29 mai 2017 il était le commandant du Groupement central des armées(GCA).
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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