Dans la matinée du lundi 24 décembre 2018, le Médiateur du Faso, Saran Séré/ Sérémé, a transmis au chef de l’Etat, Roch Kaboré, les rapports annuels d’activités des années 2015, 2016 et 2017 de son institution.

En 2017, l’institution dirigée par Saran Séré/Sérémé a reçu exactement 223 dossiers. Ce nombre, ajouté à celui des anciens dossiers non clos, fait état de 579 dossiers instruits qui a touché plus 5000 personnes. « Sur l’ensemble de ces dossiers instruits, 104 ont fait l’objet de recommandations et de ces recommandations, 76 ont connu un dénouement heureux, soit 73, 08% », indique le document de synthèse. Et Saran Séré/Sérémé d’ajouter que 20% des requêtes sont en cours d’étude, 4% ne sont pas encore clos à cause des réclamants eux-mêmes qui n’ont pas amené leurs dossiers.

Aussi, l’institution a traité des requêtes habituelles, notamment des questions d’indemnité, de salaire, de carrière, des confits entre populations au niveau des villages (Boucle du Mouhoun), des problèmes de justice comme celui des 27 agents contractuels de l’ONEA. « Parfois, la loi peut être discutable si nous estimons que la justice sociale n’est pas prise en compte. C’était le cas avec les réclamants au niveau de l’ONEA », a noté le Médiateur du Faso.

S’agissant des cas d’auto-saisines, l’institution a aussi contribué à apaiser la tension sociale. « Quand le syndicat des pharmaciens voulait entrer en grève, il fallait discuter avec le ministère de tutelle pour trouver une solution puisque cela allait avoir des conséquences assez dramatiques et graves pour nos populations », a signifié Saran Séré/Sérémé. Puis de poursuivre : « Dans le cadre de l’arrivée du président français Emmanuel Macron en fin novembre 2017, il y avait des crises latentes d’une grande virulence qui se préparaient à l’université que nous avons essayé d’atténuer ».

Un autre point évoqué dans ce rapport d’activités 2017, c’est la problématique du bénévolat au sein de l’administration publique. « Le médiateur du Faso a été saisi de multiples réclamations de la part de citoyens prétendant avoir été abusivement « utilisés » par des services de l’administration publique sous cette qualité, avant d’être purement et simplement congédiés », peut-on lire dans le document de synthèse. A ce propos, des réflexions ont été engagées en vue de soumettre à l’autorité administrative et aux citoyens quelques recommandations pour renforcer l’Etat de droit et pour que la confiance qui doit régner entre l’administration et le citoyen ne soit pas compromise.

En outre, le Médiateur du Faso confie qu’après sa prise de fonction en octobre 2017, son équipe a procédé à la réorganisation de l’institution afin de lui donner la visibilité qui lui revient. Il s’agissait aussi de permettre à l’institution de pouvoir se rapprocher des populations. En retour, les populations devraient s’approprier l’institution afin que celle-ci puisse jouer son rôle de défenseur.

« Beaucoup de gens ne connaissent pas la fonction du Médiateur du Faso, certains voient l’institution comme une institution qui devrait meubler les annales de notre démocratie, pourtant, toute institution qui existe doit forcément jouer le rôle qui est le sien et nous devrons plutôt travailler à renforcer les institutions », a conclu Saran Séré/Sérémé.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net