Un événement historique au Burkina Faso, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Une fois le baobab de 27 ans tombé, les manœuvres de récupération du pouvoir, de préservation des intérêts ou pour garder une mainmise sur la transition se mettent en branlent. Ruse, corruption, mensonges, infiltrations, intimidations, Trahisons sont des armes en cette période. Pendant que le quidam des insurgés savoure sa victoire obtenue dans la sueur et le sang, les nouveaux maitres foulent aux pieds les sacrifices consentis. Dans les labyrinthes de ce contexte, un journaliste traque les événements. Atiana Serge Oulon, journaliste d’investigation, se lance sur les chemins sinueux depuis la chute de Blaise Compaoré, jusqu’à la gestion de la transition. Au bout de sa course menée dans une logique d’enquête et de décryptage, l’écrivain propose, “Insurrection populaires d’octobre 2014 au Burkina Faso : Les Trahisons”.

157 pages sur l’insurrection populaire contée, selon le mot de Mamadou Savadogo ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina Faso, dans une écriture à la Agatha Christie. “Sur les faits, comme un historien du présent, Serge Oulon a fait un travail remarquable : Une enquête sérieuse, impartiale et complète. Il a rassemblé les faits, les a mis en ordre, identifié les acteurs et leurs rôles, rétabli la chronologie des événements et, enfin, il a trouvé les pièces qui manquaient au puzzle…”, écrit l’avocat qui a préfacé l’ouvrage.

Atiana serge Oulon prévient avant toute chose que l’ouvrage n’est ni un bilan de la Transition, encore moins le procès des autorités qui l’ont dirigé. Il n’a ni l’envie, ni les moyens. “Le rôle qu’il (Ndlr. Yacouba Isaac Zida) a joué, a quasiment voilé le fait que les autres acteurs (partis politiques, organisations de la société civile , hiérarchie militaire) avaient littéralement fui leurs responsabilités”, écrit-il.


Il s’agit plutôt de rechercher à travers l’enchainement des événements connus et surtout ceux non connus, comment l’intérêt supérieur de la nation a été traité dans un contexte où les individus avaient aussi les leurs à protéger, à conquérir et à conserver.

Chapitre après chapitre, les événements sont passés au peigne fin. Les noms sont cités. Les manœuvres mises à nue. L’on se rend compte de la supercherie, de la batterie de moyens déployés pour avoir la maitrise de la situation. “Bien avant le début des travaux pour la rédaction de la charte et pendant le temps de flottement du pouvoir, des militaires en cercle restreint réfléchissent au 9e étage de l’hôtel Laïco de Ouagadougou à la manœuvre à mettre en place pour encadrer la Transition”. La rédaction dudit document fut d’ailleurs de longs moments de tractations, de crises de nerfs, de suspicion, des messes basses, de réunions en cercle restreint, d’infiltration, de réseautage.

C’est ainsi que la désignation du président de la transition fut juste une formalité. Le candidat était choisi à l’avance. Joséphine Ouédraogo la première reçue par le collège de désignation passe environ 45 minutes. Moumina Cheriff Sy le deuxième est reçu pendant une trentaine de minutes. Enfin Michel Kafando reste 50 minutes, et c’est à 2h 12 minutes que prend fin son oral. En réalité, les deux premiers étaient des faire-valoir, l’ancien ambassadeur était l’heureux l’élu. Les candidats malheureux se rendront compte de la supercherie plus tard.


Le reste de la gestion de la transition est une grosse machine qui se met en branle. Des organisations de la société civile passent à la soupe. Des millions coulent. Depuis la Cote d’Ivoire, des ponts sont bâtis illico presto pour maintenir certaines garanties. Des chancelleries étrangères, les Etats Unis d’Amérique et la France, déploient les énergies et les moyens pour garder la main.

L’ouvrage est un concentré de détails croustillants pour comprendre cet événement important de la vie de la nation. Tout ce qui brille n’est pas or. L’habit ne fait pas le moine. Même déguisé en agneau, un loup reste un loup. Et il faut lire “Insurrection populaires d’octobre 2014 au Burkina Faso : Les Trahisons” pour comprendre. L’ouvrage est disponible aux librairies Mercury, Jeunesse d’Afrique, au Centre de presse Norbert Zongo, et au journal Courrier confidentiel. Au prix de 4 000 F CFA.

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Tiga Cheick Sawadogo

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Source: LeFaso.net