Un nouveau pacte lie désormais le Laboratoire Citoyennetés à une trentaine de médias de proximité burkinabè jusqu’en 2022. Cela consiste en un appui multiforme tant au niveau de la formation des journalistes que de la production de contenus de qualité et la mise en réseau desdits médias. Cette nouvelle collaboration, qui entre dans le cadre du Programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne, a été présentée aux parties prenantes au cours d’un atelier organisé ce jeudi 20 décembre 2018 à Ouagadougou. Cet atelier a également servi de rampe de lancement à la série de théâtre radiophonique « Moi et ma cité ».

Pour le Laboratoire Citoyennetés, les radios sont des acteurs centraux pour la promotion de la bonne gouvernance et qui permettent de réduire la frontière entre gouvernants et gouvernés. Cette complicité entre le « Labo » et ces médias de proximité a permis aux journalistes, dans le cadre de la première phase du programme d’appui à la Décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC), d’améliorer la qualité de leurs productions, de collaborer davantage et d’être plus aguerris sur certaines thématiques de l’heure telles que le foncier, le genre, l’insécurité, la fiscalité, etc.

Un financement de 500 millions

Une nouvelle étape est en marche et le Laboratoire Citoyennetés a réuni ses traditionnels partenaires du DEPAC tels les radios, les élus locaux et autres acteurs du développement local pour présenter la nouvelle voie à suivre dans quatre régions du Burkina Faso durant la période 2018-2022. Selon le président du Laboratoire Citoyennetés, Raogo Antoine Sawadogo, ce sont environ 500 millions de francs CFA qui seront mobilisés sous forme d’appui direct, de formation, de partage d’expériences, etc. au profit d’une trentaine de radios. Et près de 50% de cet appui provient du financement de la Coopération suisse.

Armand Kaboré, Secrétaire permanent du Labo Citoyennetés

Travailler en réseau

Selon le secrétaire permanent du Laboratoire Citoyennetés, Armand Kaboré, aux cours de ces quatre prochaines années, le Labo compte développer des programmes de formation des journalistes, en partenariat avec des institutions de formation spécialisée telles que l’ISTIC et l’IPERMIC. Un soutien sera également accordé à la production de contenus et leur diffusion en réseau. « Chaque radio a son audience mais si elles travaillent ensemble, cela décuple leur audience », a justifié M. Kaboré.

Enfin, il est prévu une réflexion sur la pratique du journalisme au niveau local. Selon le secrétaire permanent, le Labo compte tester la mise en place d’une cellule de production à Fada N’Gourma, avant de la vulgariser à l’échelle. L’une des innovations prévues, selon les acteurs, sera la mise en ligne des meilleures productions sur une plateforme d’information et de mutualisation des savoir-faire, appelée Civitac.

Au cours de l’atelier la SG du ministère de la communication a procédé au lancement de la série radiophonique



Une série de 30 épisodes

L’atelier a servi de rampe de lancement de la série de théâtre radiophonique « Moi et ma cité », entièrement produite par des acteurs des collectivités territoriales. Cette série traite de plusieurs thèmes tels que l’éducation, la justice, l’insécurité, la fiscalité. Le Labo dit avoir négocié avec les radios pour que la diffusion de cette série de 30 épisodes puisse commencer en janvier 2019.

Le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, par la voix de sa secrétaire générale, dit espérer que la série sera une « excellente contribution à la réflexion sur la responsabilité collective et individuelle des citoyens et des gouvernants dans l’édification d’une société démocratique respectueuse des droits et des devoirs de chacun ».

La directrice du Bureau de coopération de l’ambassade de Suisse, Elisabeth Pitteloud, a exhorté les élus locaux à saisir cette double opportunité qu’offre la collaboration avec les médias, ce qui permettra d’améliorer le dialogue avec les citoyens et de renforcer la légitimité des institutions locales.

En attendant, le Laboratoire Citoyennetés veut relever trois défis jusqu’en 2022 : la sécurité des journalistes, l’économie des médias et la formation.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net