D’une taille moyenne avec une forte corpulence, la petite barbichette blanche bien en vue, le président de l’Association Heere-Djigui, Ousmane Zerbo, est un homme plein de punch. Il a fait de l’assainissement de la ville de Dédougou son cheval de bataille. Souvent qualifié de fou par ses amis, le président de Heere-Djigui est une fierté pour la population de Dédougou grâce à ses actions pour rendre la ville plus propre. Portrait.
« Je veux être utile pour la société dans la recherche de solutions aux problèmes d’assainissement pour la ville de Dédougou ». Ces propos du père-fondateur de l’Association Heere-Djigui, au début, étaient qualifiés par son entourage d’utopie. Armé de courage et d’abnégation pour faire de son rêve une réalité, Ousmane Zerbo est aujourd’hui une fierté pour Dédougou.
Ousmane Zerbo est issu d’une famille de huit enfants. Titulaire du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), ce natif de Tougan installé depuis très longtemps à Dédougou a essuyé des échecs dans ses multiples tentatives d’intégrer la Fonction publique. Après quelques moments d’hésitation, il s’est donné pour mission de rendre la ville de Dédougou coquette. La cinquantaine bien sonnée, l’ancien gardien de but, qui était surnommé Diarra Sidiki, est père de quatre enfants.
Admirateur et fervent défenseur de la Révolution, Ousmane Zerbo confie que cette période l’a inspiré dans son engagement.
Comment l’idée de faire de Dédougou une ville propre a germé ?
« En observant la ville, j’ai trouvé que le problème de l’évacuation des déchets était une grosse épine et il fallait trouver une solution. C’est ainsi que je me suis lancé dans le domaine de l’assainissement », révèle Ousmane Zerbo, qui dit avoir fait fi du mépris de son entourage. Le fondateur de Heere-Djigui commence par le nettoyage des lieux publics et des centres de santé.
« Pendant trois ans, nous avons attaqué le mal à la racine, pour montrer à ceux qui l’ignorent que les déchets sont sources de plusieurs maladies. Cela nous a permis de parcourir toute la ville pour nettoyer et faire passer le message sur l’utilité de la propreté autour de nous ».
Mais le parcours d’Ousmane Zerbo n’a pas été sans embuches. « Le premier hic que j’ai eu à mes débuts et qui a failli créer une crise familiale, c’était à propos du puits perdu de l’abattoir. Utilisé comme une poubelle, le puits entre-temps était débordé et il fallait le vider ». Sollicité par l’autorité communale, Ousmane Zerbo décide alors de rendre le puits propre.
Au sortir de ce travail, « j’ai été obligé de me laver sept fois par jours pour me débarrasser de l’odeur, puisque ma femme se plaignait chaque fois de l’odeur ». Ces périodes de souffrance ont été comme une formation pour Ousmane Zerbo.
Du rôle joué par Heere-Djigui dans l’assainissement de Dédougou
Il est difficile de faire une activité sur les questions d’assainissement sans faire référence aux activités du père-fondateur de l’Association Heere-Djigui, parce que l’association a a fait ses preuves dans le domaine de l’assainissement.
Sur la question de la propreté de nos jours, le président de l’association estime qu’il y a une avancée significative avec la présence de plus en plus d’associations qui s’occupent de l’enlèvement des ordures, de la gestion des eaux usées et des boues de vidange.
Pour donner de la vitalité aux activités de l’association, Heere-Djigui veut, dans les mois à venir, évoluer vers un système d’entrepreneuriat pour toucher d’autres domaines de l’assainissement.
En attendant, Ousmane Zerbo dit être satisfait d’avoir semé la graine de l’assainissement à Dédougou.
Issoufou Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents