A Dubaï (Emirats arabes unis) où se tient la conférence des plénipotentiaires 2018 de l’Union internationale des télécommunications, la dernière ligne droite se dessine avec les premières élections qui se dérouleront demain jeudi 1er novembre 2018.

En effet, c’est ce 1er jour du mois de novembre que seront désignés les deux principaux responsables de l’UIT que sont le secrétaire général et son adjoint. Les directeurs de bureaux le seront le lendemain vendredi 2 novembre.

Les différents candidats sont sur la ligne de départ avec des fortunes diverses. Pour deux d’entre eux, l’opération de vote sera comme une simple formalité. C’est le cas du Chinois Houlin Zhao, qui renouvelle son mandat de secrétaire général de l’Union.C’est aussi le cas de Chaesub Lee de la République de Corée, qui brigue un second mandat de directeur de la normalisation des télécommunications.

Pour les autres candidats par contre, la bataille est rude. Le Burkinabè Brahima Sanou a face à lui, le britannique Malcolm Johnson, secrétaire général adjoint sortant. Ils sont trois à vouloir occuper le poste de directeur du bureau des radiocommunications. Il s’agit de István Bozsóki de la Hongrie ; de Mario Maniewicz de l’Uruguay et de Mindaugas Žilinskas de Lituanie.

Pour le poste de Directeur du bureau de développement des télécommunications, quatre candidats sont sur la ligne de départ, dont trois Africains. Le seul non Africain, Doreen Bogdan Martin des Etats-Unis d’Amérique est en compétition avec William Ijeh du Nigéria ; Jean Philémon Kissangou de la République du Congo et Cosmas Zavazava du Zimbabwe.

Les ambitions de Brahima Sanou

Les candidats élus prendront fonction le 1er janvier pour exercer leur mandat pendant quatre ans. Pour le cycle 2019-2022, le Burkinabè Brahima Sanou qui brigue le vice secrétariat général de l’UIT veut une ‘’Union Internationale des Télécommunications plus forte dans l’écosystème des Technologies de l’Information et de la Communication, une UIT qui joue un rôle de catalyseur plus important dans l’utilisation des TIC pour le développement durable ».

En tout cas, telle est sa vision pour les quatre prochaines années.En outre, il s’engage à travailler sur trois axes prioritaires que sont la connectivité large bande, y compris l’accès, la sécurité et l’accessibilité financière ; la promotion des applications et des services des TIC et la création de la valeur et de la prospérité. Les actions fortes qu’il compte entreprendre seront fondées sur trois valeurs fondamentales qui prennent en compte l’éthique professionnelle et personnelle ; la transparence et l’obligation de rendre compte.

Brahima Sanou est animé de la ferme volonté de ‘’promouvoir la création d’emplois et de la prospérité en créant un environnement favorable à l’épanouissement de ces micros, petites et moyennes entreprises ».

Les atouts du candidat sont nombreux dont notamment ses résultats à la tête du Bureau de développement des télécommunications. Cela lui a valu de recevoir en novembre 2017, le prestigieux « Prix du Leader Africain de l’Année » en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au développement.

Ce sont donc de grandes ambitions que notre compatriote nourrit pour le secteur des télécommunications. C’est fort de cet engagement du candidat que son pays n’a pas hésité à présenter et à soutenir sa candidature. Les autorités burkinabè ont effectivement mis les bouchées doubles.

La diplomatie burkinabè a mis les petits plats dans les grands. Au sommet de l’Etat, cette candidature a été boostée. Ainsi, a-t-elle été endossée par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’union africaine, et fait rare, plus d’une année avant les élections.

C’est en effet, en 2017, que l’Union africaine a considéré la candidature de Brahima Sanou comme celle de l’Afrique toute entière. En principe donc, les 55 pays du continent devraient faire bloc derrière Brahima Sanou. Outre ce soutien de ses frères d’Afrique, le Burkina a aussi le soutien de l’Organisation de la conférence islamiquebè au poste de vice secrétaire général.

En plus de ces engagements, le pays des hommes intègres a aussi signé des accords de soutien réciproque avec de nombreux autres pays à divers postes de responsabilités dans d’autres structures internationales.En dépit de ces accords et des endossements, les membres de l’équipe de campagne ne dorment pas sur des certitudes, car, en campagne comme campagne, tous les cas sont permis. Ils multiplient alors les audiences et les entretiens avec les autres délégations pour assurer la victoire à Brahima Sanou au poste de vice secrétaire général mais aussi le succès à la candidature du Burkina pour le renouvellement de son mandat de membre du Conseil de l’UIT.

La délégation peut se réjouir de l’oreille attentive qui est prêtée à ses propos et de l’accompagnement fraternel de ministres de certains pays qui arpentent aussi les couloirs pour que demain jeudi 1er, au moment où les premiers rayons de soleil frapperont Ouagadougou et qu’il sera autour de 12 heures à Dubaï, le Faso soit en fête pour célébrer sa première victoire.

Vivement qu’il en soit ainsi.

Zabado Yacouba Koussoube/ARCEP

Source: LeFaso.net