L’ONG allemande Welthungerhilfe a organisé, ce jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou, un atelier de validation du rapport de l’étude sur le contexte national de la gouvernance foncière et la cartographie des acteurs au Burkina Faso. Cette étude vise à contribuer à la formation et à la mise en œuvre de politiques foncières et d’investissements agricoles responsables, conformes aux normes internationales et en particulier au droit à une alimentation adéquate.

« Course effrénée pour l’obtention des portions de terre, accaparement avec expropriation des petits exploitants de leurs terres agricoles, droits fonciers légitimes des communautés rurales menacés, etc. ». C’est le constat de la situation foncière rurale présenté par le directeur pays de l’ONG Welthungerhilfe, Jean Philippe Jarry, à l’occasion de l’ouverture de l’atelier de validation. Selon lui, l’accès équitable et sécurisé à la terre devient de ce fait un enjeu important de gouvernance et il est au cœur des questions de sécurité alimentaire.

C’est pourquoi, dit-il, l’ONG Welthungerhilfe, en collaboration avec la Confédération paysanne du Faso (CPF), a lancé l’initiative Land for life (terre pour la vie). Une initiative qui vise à renforcer et à faciliter la formation de Partenariats multi-acteurs (MAP), plateforme ouverte à tous les acteurs concernés pour contribuer à la mise en œuvre de la gouvernance foncière et des investissements agricoles responsables, en conformité avec les normes internationales.

Bassiaka Dao, président du conseil d’administration de la confédération paysanne du Faso

Ainsi, affirme-t-il, le présent atelier de validation de l’étude constitue une opportunité pour assembler un grand nombre d’acteurs, pour qu’ils adoptent une évaluation commune du contexte et des défis. Cette évaluation pourra servir de base pour des actions de plaidoyer en vue d’une sécurisation foncière en faveur des petits exploitants. Une idée renchérie par le représentant du ministre en charge de l’Agriculture, André Yaméogo.

Pour lui, toute initiative allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance foncière rurale est la bienvenue, parce que le ministère a en projet d’évaluer la loi 034-2009 portant régime foncier rural, d’ici à 2019. Et c’est l’un des volets qui permettront de faciliter l’évaluation de la loi et de prendre des mesures idoines.

Bénéwendé Roamba, chef de projet de Land for life au Burkina Faso

Et le président du conseil d’administration de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao, d’appuyer en montrant que le cheval de bataille de sa structure, c’est assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en vue d’atteindre la souveraineté alimentaire.

« Pour arriver à cette étape, il faudra que les agriculteurs soient sécurisés sur leurs terres », dit-il. C’est en cela que l’initiative permettra à la CPF de relever les défis auxquels elle est confrontée. C’est-à-dire permettre à chaque agriculteur d’avoir un document qui lui permette de revendiquer ses droits sur ses terres ancestrales, a noté Bassiaka Dao.

Membre de la confédération paysanne du Faso, de l’ONG Welthungerhilfe et techniciens du foncier rural et membre présents à l’atelier de validation

Land for life

Pour le chef de projet au sein de Welthungerhilfe, Bénéwendé Roamba, Land for life est une initiative mise œuvre dans quatre pays à savoir le Burkina Faso, l’Ethiopie, la Serra Leone et le Libera qui aidera à promouvoir les droits fonciers ruraux pour les petits exploitants et assurer une sécurité alimentaire.

« Et à cette occasion, nous demandons à la population de s’inscrire pour la loi 034-2009, loi innovante qui sécurise les terres », a annoncé M. Roamba, ajoutant que cette loi permettra de se faire établir une Attestation de possession foncière rurale (APRF), surtout collective, afin de sécuriser et d’empêcher la braderie des terres.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net