« L’heure n’est pas aux querelles ». C’est engagé dans cet esprit que le Mouvement pour le retour de Blaise Compaoré (MPRBC) est « sorti de son silence » par une conférence de presse tenue ce vendredi, 26 octobre 2018, à Ouagadougou. Cette sortie avait pour principal objectif de plaider pour le retour de l’ancien président Blaise Compaoré (et de tous les exilés politiques en général) dans l’élan d’une réconciliation nationale.

Selon les conférenciers, cette démarche n’a aucun but politique ; elle vise simplement à permettre à l’ancien président de rentrer dans un « climat apaisé », pour partager son expérience dans la dynamique de la cohésion sociale, de l’unité et du développement national. Il ne s’agit donc pas d’un appel à venir être candidat à une élection, mais plutôt à rentrer pour apporter son expérience de gestion du pouvoir. « C’est en ceux qui dirigent que les Burkinabè ont placé leur confiance », estiment les responsables du MPRBC.

Pour l’organisation, « le linge sale se lavant en famille », il sied que tous les « exilés politiques » rentrent au bercail pour conjuguer les efforts face aux défis de l’heure.

C’est pourquoi elle recommande de laisser tomber « l’orgueil politique » pour œuvrer dans une dynamique de « réconciliation des fils et filles du pays ».

Paix, pardon et justice sont les trois éléments-clés sur lesquels repose le plaidoyer du MPRBC.


Dans leur regard sur le volet politique par exemple, les responsables du mouvement estiment que le Burkina connaît, depuis 2015, une division, émanant d’un esprit de vengeance ou de chasse aux sorcières sans but.

Selon le MPRBC, dans le contexte actuel, le Burkina n’a pas besoin de discours et d’attitudes divisionnistes, mais plutôt d’union, de pardon et de paix entre ses filles et fils pour se construire. « Sans quoi, le K.O. est annoncé », préviennent les leaders du mouvement.

Pour eux donc, toutes les énergies doivent être fédérées pour l’idéal commun et, dans cet esprit, Blaise Compaoré peut être consulté sur les grandes questions, notamment celle sécuritaire. « Blaise Compaoré est un homme de paix. Il a fait ses preuves par ses grandes médiations reconnues des grandes puissances et des personnalités. Entre autres, ses médiations réussies au Libéria et au Soudan (reconnues en 2008 par le président Georges W. Bush), etc. », motivent les conférenciers, précisant que ses expériences peuvent donc servir, pas en tant que président, mais plutôt comme fils du pays. « Nous avons besoin de voir un Burkina sans orgueil, un Burkina uni, un Burkina de paix, de solidarité et de pardon », sollicitent-ils.

C’est pourquoi ils appellent toutes les couches sociales du pays à l’union aux fins de faire face aux défis du développement.


C’est fort donc d’une analyse qui affiche une situation peu reluisante, que les géniteurs du MPRBC plaident auprès de toutes couches sociales (notamment le Mogho Naaba, le Chef de canton de Bobo-Dioulasso, les communautés coutumières et religieuses, les dozos, les koglweogos, le Médiateur du Faso, etc.) pour la mise en place d’une « Commission de réconciliation nationale pour le retour du pardon et la paix ».

Les responsables de l’organisation disent avoir rencontré le président Blaise Compaoré à ce sujet, et son souhait serait de revenir au Burkina « dans un climat apaisé ».

Créé en novembre 2014, selon ses responsables, le MPRBC s’est donné pour mission d’œuvrer à l’unité nationale, au pardon et à la paix.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net