Ce jeudi 27 septembre 2018 s’est tenu, à Ouagadougou, l’atelier de présentation des bonnes pratiques du projet « Sur les chemins de la santé ». Un projet intégré de lutte contre la malnutrition mis en œuvre par un consortium d’ONG italiennes mené par Progettomondo.mlal. Le projet intervient dans les districts sanitaires de Dano et de Diébougou, dans la région du Sud-Ouest.

La région du Sud-Ouest est l’une des régions les plus touchées par la malnutrition au Burkina Faso. Selon les données de l’enquête nationale de nutrition du ministère de la Santé, en 2013, les taux de prévalence de la malnutrition aigüe et chronique chez les enfants de moins de 5 ans étaient au-dessus des seuils de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et figuraient parmi les plus élevés du pays. Ainsi, le district sanitaire de Dano enregistrait un taux de 14% et le district sanitaire de Diébougou 13,7% pour ce qui concerne la malnutrition aigüe.


Aujourd’hui, ces chiffres ont baissé et ne sont plus qu’un mauvais souvenir, grâce au projet « Sur les chemins de la santé », mis en œuvre par un consortium d’ONG italiennes (Progettomondo.mlal, CISV et CVCS), sur financement de l’Agence italienne pour la coopération au développement.

Ce projet, qui s’est étalé d’avril 2015 à septembre 2018, a permis de réduire de façon significative la prévalence de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans à travers une approche intégrée au profit de treize communes des provinces du Ioba et de la Bougouriba.

Ainsi, le projet « Sur les chemins de la santé » a permis de développer des services intégrés entre les communautés locales et un système de santé pour le traitement de la malnutrition aigüe des enfants de 0 à 5 ans. Il a aussi permis de mettre en place des services communautaires de prévention de la malnutrition chronique dans les deux premières années de vie de l’enfant. Les capacités institutionnelles tant au niveau des services de santé que des collectivités locales ont aussi été renforcées grâce à ce projet.

Quelques chiffres du projet…


En collaboration avec les acteurs du système de santé, le projet a assuré, entre autres, la mise en place de 150 cellules d’éducation nutritionnelle dans 150 villages ; la formation de 600 ASBC et animatrices communautaires sur la nutrition ; la formation de 106 agents des CSPS à la prise en charge de la malnutrition aigüe et à la promotion de l’Alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) ; l’organisation du dépistage communautaire des cas de malnutrition aigüe et l’orientation vers les CSPS pour la prise en charge.

Par ailleurs, 18 396 séances de démonstrations culinaires à base d’aliments locaux ont été réalisées ; 285 244 femmes enceintes et mères d’enfants sensibilisées sur l’ANJE ; 48 émissions radio de sensibilisation sur la malnutrition réalisées et 279 conseillers communaux des treize communes ont été formés sur la politique nationale de nutrition.


L’ensemble de ces efforts a fait passer les taux de prévalence de la malnutrition de 14% en 2013 à 10,5% en 2017 dans le district sanitaire de Dano et de 13,7% à 8,3% en 2017 dans le district sanitaire de Diébougou.

À en croire Mario Mancini, président de Progettomondo.mlal, ces résultats n’auraient pas pu être atteints sans l’implication des communautés locales, mais aussi des autorités politiques et sanitaires. Il n’a pas manqué de réaffirmer l’engagement de son organisation a toujours se tenir auprès du Burkina Faso pour vaincre définitivement la malnutrition.

Tagseba Nitiéma, gouverneur de la région du Sud-Ouest, a pour sa part tenu à féliciter Progettomondo.mlal pour les résultats engrangés. Il a, au nom du gouvernement burkinabè, remercié la coopération italienne pour les efforts consentis en vue de venir à bout de la malnutrition au Burkina Faso.

Partager les leçons tirées de la mise en œuvre du projet…


Le projet « Sur les chemins de la santé » a pris fin en septembre 2018. Progettomondo.mlal a donc souhaité, à travers le présent atelier, partager avec ses partenaires étatiques et non-étatiques, les principaux produits, les bonnes pratiques mais aussi les leçons tirées de son intervention dans le Sud-Ouest. Toute chose qui contribuera à améliorer les politiques et programmes dans le domaine de la nutrition au Burkina Faso.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net