« Tous unis pour le développement de Pabré ! ». C’est sous cet appel que Paul Robert Tiendrébéogo, ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’étranger, a procédé à une remise de vivres à la coordination des associations des femmes de Pabré, sa localité natale. C’était le samedi 15 septembre 2018, à l’espace de la préfecture de ladite commune, en présence de plusieurs personnalités dont le Laarlé Naaba Tigré et Martin Nikiéma, parrain de la cérémonie, président-directeur général de COBATUM.

Au Burkina, ce sont plus de 2,5 millions de personnes qui sont menacées de famine, suite à la mauvaise campagne agricole écoulée. La mauvaise pluviométrie et l’action des ravageurs sur les cultures ont entraîné un déficit céréalier qui se chiffre à 477 000 tonnes. Vingt-deux provinces sur les 45 que compte le Burkina sont en situation de déficit céréalier.


Pour venir en aide aux personnes vulnérables, le gouvernement a mis en place un plan. À côté de ces efforts des pouvoirs publics, de bonnes volontés viennent en aide à des populations, chacune au prorata de ses moyens. C’est dans cette volonté de solidarité que s’inscrit cette remise de vivres aux populations des 22 villages de la commune rurale de Pabré, à travers la coordination des associations des femmes de ladite localité.

Une occasion qui a drainé de nombreuses populations autour des autorités présentes à cérémonie de remise symbolique. Ce sont plusieurs tonnes de vivres, composées essentiellement de céréales, qui ont été distribuées aux populations. « Il nous a semblé nécessaire et utile de venir soutenir ces populations, surtout en cette période de soudure. Vous savez que les récoltes ne sont pas encore là, ce n’est pas facile pour des familles.


C’est pour cela qu’avec l’aide d’amis et de partenaires, nous avons pensé que c’est une bonne chose de venir soutenir les populations. Et nous avons choisi de passer par la coordination des femmes de Pabré, qui a des représentations dans tous les villages ; donc, nous sommes sûrs que ces quelques tonnes de vivres vont arriver jusqu’à la base », a expliqué le donateur, le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’étranger, Paul Robert Tiendrébéogo.


Un geste qui a été salué par les bénéficiaires par la voix, notamment, du responsable coutumier et de la porte-parole des femmes. Pour la coordinatrice des associations de femmes de Pabré, Isabelle Ouédraogo, c’est une grande joie, car ce geste du ministre envers les femmes est un réel soulagement en cette période difficile pour nombre de personnes. « Ces vivres seront distribuées aux personnes vulnérables des 22 villages de la commune », a-t-elle dit, avant de préciser que des listes sont établies par village.

La coordination, créée en 2015, regroupe à ce jour 70 associations reparties dans les villages de la commune. Elle œuvre dans la promotion des activités génératrices de revenus des femmes, selon sa coordinatrice, Isabelle Ouédraogo.

La politique au service du développement local !


Cette occasion a été mise à profit par le parrain de l’activité pour appeler l’ensemble des ressortissants de cette localité, située à une trentaine de kilomètres à la sortie nord de Ouagadougou, à l’unité pour le développement. Pour Martin Nikiéma, la commune « devrait être plus que ça, mais malheureusement, la politique a divisé les filles et fils. Je souhaite sincèrement qu’on abandonne la politique politicienne et qu’on vienne se mettre ensemble pour bâtir. C’est vraiment mon cri de cœur ».

Visiblement peiné par les bisbilles politiques que connaît la commune depuis quelques temps, le patron de COBATUM, Martin Nikiéma, exhorte l’ensemble des ressortissants de Pabré à l’unisson pour le développement. De son avis, la politique se doit d’être un maillon de développement et de service de l’intérêt commun et non de division.


« La situation me préoccupe beaucoup, parce que je suis natif de Pabré, j’y suis né et j’apporte aussi ma pierre au développement de la commune. Je mets tout ce que je peux pour sensibiliser toutes les personnes-ressources pour le développement de la commune. En tant que personne-ressource de la commune, j’ai tout fait pour essayer de rassembler les différents intervenants, mais les gens ne comprennent pas beaucoup les choses.

La politique, ce n’est pas la bagarre, les gens ont du mal à comprendre le sens de la politique ; ce n’est pas de la division. Si tous les partis politiques ont pour objectif le développement, il n’y a pas de raison qu’on ne s’entende pas. Si nous avons, tous, les mêmes objectifs, il n’y a pas de raison qu’on ne dépasse pas ces divisions politiques pour le développement », a soutenu et appelé le parrain.

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Source: LeFaso.net