Les militantes de l’opposition politique burkinabè ont animé, ce jeudi 20 septembre 2018, au siège du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), une conférence de presse, pour dénoncer les mauvaises conditions de vie de la femme burkinabè et donner leur lecture de la situation nationale.
- Une vue des journalistes présents à la conférence de presse des femmes du CFOP
Pour la présidente de l’union nationale des femmes de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Jacqueline Konaté, la plupart des promesses faites par le président Roch Marc Christian Kaboré ont été un échec. Concernant la gratuité des soins par exemple, dit-elle, ce sont juste quelques comprimés, souvent en rupture, qui sont distribués.
Pis, explique-elle, ayant démarré le projet sans vision et sans concertation préalable avec le personnel de la santé, le pouvoir tente à présent de reverser la gratuité des soins sur le compte de l’assurance maladie universelle. À cela s’ajoute le calvaire de la femme burkinabè dans l’accès à l’eau potable, etc. Selon Jacqueline Konaté, les réalisations présentées actuellement par le gouvernement ne sont en réalité que des projets de l’ancien régime ou de la Transition.
Outre les difficultés déjà citées, le gouvernement veut légaliser l’avortement, a-t-elle ajouté. Un fait rejeté par les militantes de l’opposition, « parce qu’en tant que mères et porteuses de vie, il faut rejeter toute tentative de légalisation de l’avortement au Burkina Faso ». Pour les femmes de l’opposition politique, la vie humaine est sacrée et il faut travailler à la préserver par tous les moyens.
Par ailleurs, les opposantes ont réitéré leur soutien à Raïnatou Ouédraogo, maire de l’arrondissement n°3 de Ouagadougou, qui, notent-elles, est attaquée par le pouvoir en place.
De la situation nationale
Pour ce qui est de la situation nationale, les militantes du CFOP ont indiqué que le régime en place a un goût pour les voyages et les lustres de l’extérieur, au compte du contribuable, pendant que « le Burkina demeure dans une insécurité grandissante, une économie en panne, un chômage rétroactif des jeunes, une misère des femmes, le retour à grandes enjambées de la corruption, la politisation de l’administration pire qu’avant, et la persistance des difficultés d’accès aux services de base ».
- les militantes de l’opposition politique burkinabè, ici représentées par les responsables
Et face à cette situation, les femmes de l’opposition se disent déçues de la gouvernance qui leur est servie après les sacrifices qu’elles ont consentis au cours de l’insurrection et à la lumière des promesses électorales dont elles ont été abreuvées. C’est pourquoi elles accueillent favorablement l’idée d’une marche-meeting des forces vives de la nation (prévue le 29 septembre prochain) dans le but de protester contre « la gouvernance chaotique » de ce régime. Une gouvernance qui se manifeste par l’échec de la politique en matière de sécurité.
« Il a fallu que l’opposition politique annonce la marche-meeting du 29 septembre pour que le président du Faso convoque, de toute urgence, le Conseil supérieur de la défense et entame des concertations diverses, des frappes aériennes et d’autres actions », constatent les militantes de l’opposition. « Où était-il donc depuis toutes les attaques terroristes menées au Burkina Faso ? », s’est demandé la présidente de l’union nationale des femmes de l’UPC. Et pour elle, une mobilisation sans faille de tous les patriotes le 29 septembre prochain contribuera à réveiller ce gouvernement et à lui faire prendre conscience de la situation.
La présente conférence a aussi permis aux militantes de l’opposition de donner leur point de vue sur l’arrestation de Safiatou Lopez. À ce sujet, la secrétaire nationale chargée de la mobilisation des femmes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Catherine Ouédraogo, a souligné que « les femmes de l’opposition soutiennent dame Lopez, parce que beaucoup de vérités sont dites par celle-ci et cela va dans le même sens que ce qui est dénoncé par les femmes du CFOP ».
Pour finir, les femmes ont dénoncé les manœuvres mises en place par le MPP et ses alliés pour empêcher la marche-meeting.
Yvette Zongo
Laurence Tianhoun (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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