L’Union pour le progrès et le changement (UPC) était face à la presse, ce jeudi 6 septembre 2018 à son siège, à Ouagadougou. Au menu, le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la situation nationale.
Le parti du lion qualifie « de dérive » cette attitude du président de la CENI qui, selon lui, ne semble pas maîtriser les textes qui régissent son institution et le processus électoral.
Newton Ahmed Barry invité à se ressaisir
Aussi, le président de la CENI est accusé par les conférenciers Adama Sosso, Amadou Diamjoda Dicko, Rabi Yaméogo et Moussa Zerbo, de diriger seul l’institution sans tenir compte des propositions adoptées par la plénière de l’ensemble des commissaires (opposition comme majorité). Ils en veulent pour preuves les documents de vote pris en compte dans la révision du code électoral. Le président Barry aurait défendu des positions qui ne sont pas celles de ses commissaires.
« Plus grave, le premier responsable de la CENI s’est fait l’avocat de la majorité, en défendant les points non-consensuels comme l’arrimage du fichier électoral au fichier de l’ONI, l’enrôlement par SMS et la limitation des pièces de votation à la seule CNIB », avancent les conférenciers. D’où cette invitation du parti à ce qu’il se ressaisisse, à ce qu’il observe une stricte neutralité et à ce qu’il respecte les textes.
Pour ce qui est de la situation nationale, plusieurs points ont été abordés à savoir la question sécuritaire, l’éventuelle légalisation de l’avortement et la marche-meeting de l’opposition à venir. Pour ce qui est de la sécurité, l’UPC n’est pas passé par quatre chemins pour fustiger le pouvoir en place. Pour les membres du parti, les attaques terroristes débutées au Nord, se rependent sur tout le territoire, sans que le gouvernement ne bouge d’un seul iota.
Des techniciens à la Défense et à la Sécurité
Le « parti du lion » dit ne pas comprendre pourquoi leurs propositions (équiper conséquemment les Forces de défense et de sécurité, réorganiser les services de renseignement, motiver réellement les troupes) pour sortir de ce guêpier, sont ignorées par le pouvoir en place. « Pendant que nos FDS n’ont pas un minimum pour combattre les ennemis, les gouvernants s’offrent des V8 et des Talisman à coups de milliards », regrettent les conférenciers. Selon Adama Sosso, vice-président de l’UPC, et ses camarades, il faut mettre des techniciens expérimentés comme ministres de la Défense et de la Sécurité.
Pour ce qui est de la possible légalisation de l’avortement ou de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG), l’UPC dit non. C’est donc avec inquiétude que le parti du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, a suivi tout ce qui a été dit publiquement suite à la visite des responsables de la Fondation Susan Buffet, le 22 août 2018.
Cela, après l’audience que leur a accordée le président de l’Assemblée nationale. L’UPC met en garde le pouvoir en place, car il n’est pas concevable que le gouvernement reste officiellement muet malgré les interpellations des leaders religieux et coutumiers. Un communiqué suffit pour donner une position claire et mettre un terme à la polémique. Pour l’heure, l’UPC n’est pas pour cette légalisation.
Le dernier point abordé lors de cette conférence de presse est la marche-meeting de l’opposition, qui est plus que d’actualité, selon les animateurs du jour. Pour eux, l’opposition a laissé assez de temps au pouvoir MPP de faire avancer les choses, mais comme rien n’évolue, avec les marches, les lignes vont bouger.
« Quand vous interpelez des gens, vous leur posez des problèmes tous les jours et les gens ne vous écoutent pas ; il faut que vous puissiez leur dire que ça ne va pas », a lancé Adama Sosso. L’UPC invite donc ses militants et sympathisants à une forte mobilisation pour que cette marche-meeting soit une réussite le samedi 29 septembre 2018, à la Place de la révolution de Ouagadougou.
Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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