Les Mauritaniens iront aux urnes ce samedi 1er septembre 2018, pour l’élection des représentants locaux. Ce scrutin connait la participation de 98 partis politiques avec plus de 1,4 million d’inscrits. Cette élection se déroulera en l’absence d’observateurs internationaux.

98 partis politiques, c’est le nombre record à ces élections locales auxquelles sont appelés plus de 1,4 million d’inscrits. Le second tour de ce scrutin est prévu pour le 15 septembre. Le doute planait toujours sur la tenue de ces élections locales dans un contexte où les opposants et les ONG (Organisations non-gouvernementales) dénoncent régulièrement des atteintes aux droits de l’homme, dont l’arrestation d’un ancien sénateur et le maintien au secret d’un blogueur accusé de blasphème.

La campagne électorale, qui s’est achevée jeudi soir, n’a pas déchaîné les passions, et les meetings électoraux ont attiré peu de monde dans ce vaste pays aride d’Afrique de l’Ouest, malgré le caractère crucial du scrutin. L’opposition, cette fois-ci, a décidé d’y participer, y compris dans ses composantes dites « radicales », et l’opposant historique, Ahmed Ould Daddah, chef du Rassemblement pour la démocratie (RFD), a demandé aux Mauritaniens d’effectuer « le sursaut nécessaire pour balayer le régime de la dictature et de la faillite généralisée ».

Quant au président , Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, puis élu en 2009 et réélu en 2014, il a appelé les Mauritaniens à un « vote massif » pour sa formation, l’Union pour la République (UPR), « afin de continuer sur la voie des réalisations grandioses et de la lutte contre la gabegie », qualifiant au passage les dirigeants de l’opposition de « malfaiteurs » et de « fauteurs de troubles ».

Pour convaincre, l’UPR, large vainqueur des précédentes législatives en 2013 boycottées par la quasi-totalité de l’opposition radicale, met en avant la révision de la Constitution de 2017 qui a aboli le Sénat et donné au pays un nouvel hymne et un nouveau drapeau, évoquant le « sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française, qui s’est achevée en 1960.

Sur le plan économique, le pouvoir insiste sur une croissance retrouvée, « de 3% en 2017 », et sur « un indice de pauvreté à 31%, contre plus de 40% en 2008 », dans un pays d’un peu moins de quatre millions d’habitants dont le taux d’alphabétisation reste faible.

L’opposition, quant à elle, dénonce une forte baisse du pouvoir d’achat, notamment depuis l’introduction, le 1er janvier, de nouveaux billets de la monnaie nationale, l’ouguiya, à la valeur faciale divisée par dix, ainsi qu’un « endettement excessif » de près de 100% du PIB ou des indices de développement classant la Mauritanie « au bas de l’échelle à tous les niveaux ».

Sur le plan international, Nouakchott a accueilli, en juillet dernier, le sommet de l’Union africaine, en présence du président français, Emmanuel Macron ; et dirige le commandement de la Force anti-terroriste du G5 Sahel, une organisation régionale regroupant, outre la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Issouf Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net