Il s’appelait Jean De Dieu Bado, préposé des douanes ; il a été tué dans la nuit du 21 au 22 août 2018 lors d’une attaque du bureau de douanes situé à la sortie de Batié, province du Noumbiel, dans la région du Sud-Ouest. Sandofini Aristide Bonzi, lui, était assistant de police ; il a trouvé la mort au cours d’une attaque de son équipe, dans la nuit du 22 au 23 août 2018, sur l’axe Sollé-Titao, dans la province Loroum, région du Nord. La nation les a accompagnés dans la soirée de vendredi, 24 août 2018, dans leur dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin, à Ouagadougou.

Ils sont tombés les armes à la main, en défendant la nation burkinabè. A des heures relativement proches. L’un du sud, l’autre, au nord du pays. Jean De Dieu Bado, préposé des douanes, et Sandofini Aristide Bonzi, assistant de police. C’est dans une forte émotion que ces deux vaillants défenseurs ont été conduits à leur dernière demeure en cette soirée de vendredi. Et ce, après une levée de corps simultanée au Centre hospitalier et universitaire de Tengandogo, suivie de l’absoute à la chapelle dudit centre hospitalier. Outre les parents, collègues, amis et connaissances des défunts, ces moments tristes ont aussi mobilisé des membres du gouvernement.



Clément Sawadogo, lors de la décoration, à titre posthume, de la médaille d’honneur de la Police de l’Assistant de Police, Sandofini Aristide Bo

Avant de reposer définitivement dans leur dernière demeure, Jean De Dieu Bado et Sandofini Aristide Bonzi ont respectivement reçu, à titre posthume, la médaille d’honneur des douanes et la médaille d’honneur de la police. Ce, pour la bravoure et le patriotisme dont ils ont fait montre avant d’être fauchés. « Agents travailleurs et dévoués, disciplinés… », telles sont entre autres qualités reconnues aux défunts.

Le ministre de la Sécurité, Pengwendé Clément Sawadogo, interrogé, est revenu sur certains faits des attaques enregistrées, notamment au niveau de la police. « … les assaillants ont tendu une embuscade contre les deux éléments (dont l’assistant de police, Sandofini Aristide Bonzi). Et, ayant attiré le gros de la troupe venue à leur secours, ils sont venus attaqués le commissariat lui-même. Et là, ils ont eu face à eux, trois policiers, qui ont vaillamment résisté, les ont repoussés ; ils ont dû prendre la fuite », a raconté le ministre de la Sécurité.

Clément Pengwendé Sawadogo, Ministre de la sécurité

« Une personne est tombée, mais derrière cette situation…, il y aussi le fait que nos Forces de défense et de sécurité (FDS) redoublent de combativité », a, en outre, indiqué le patron de la sécurité burkinabè. C’est ainsi que, tout en se voulant rassurant, et au regard de certains résultats sur le terrain, il a invité à rester sur ses gardes. « Aujourd’hui, je puis vous dire que dans certaines zones du pays, la peur est en train de changer de camp. Mais le combat n’est pas terminé, il ne faut pas crier victoire avant la fin de la guerre », a fait savoir Clément Sawadogo.

Également conscient qu’une franche collaboration entre FDS et populations puisse conduire à des victoires dans cette lutte contre les forces du mal, il a encore lancé un appel à collaborer sur les moindres faits qui observés. Il a ainsi profité pour féliciter les personnes qui s’y attèlent déjà. « C’est un combat que nous ne pouvons pas seulement gagner en tant que FDS. Toute la population doit s’impliquer dans ce combat. C’est une guerre asymétrique que ces gens-là nous imposent. Que tous les moindres faits, dignes d’intérêts, soient dénoncés aux FDS. C’est l’occasion de féliciter ceux qui collaborent avec nous ; cela nous permet d’avancer », a finalement déclaré le chef de la Sécurité.

Jean De Dieu Bado, à titre posthume, a reçu la médaille d’honneur des Douanes , des mains de Mme la Ministre de l’Economie, des finances

Le préposé des Douanes, Jean De Dieu Bado, est né le 20 octobre 1984 à Dydir. Il a pris service en septembre 2017 à Batié, lieu de son décès. Il n’aura passé que onze mois au sein de la famille des douanes burkinabè. Il laisse derrière lui, deux enfants et une veuve.

Quant à l’assistant de police, Sandofini Aristide Bonzi, il est né en 1983. Rentré à l’Ecole nationale de police (ENP) en 2007, il y est ressorti en 2009, après deux ans de formation. Il totalise neuf ans, un mois et un jour de service au sein du corps de la police burkinabè. Lui aussi, laisse une veuve et deux enfants.

Tambi Serge Pacôme Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net