Le ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Marie Laurence Ilboudo, a animé, ce jeudi, 23 août 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse autour de l’opération de retrait des femmes et enfants en situation de rue. Objectif principal de cette sortie, lancer une campagne de collecte de fonds pour soutenir l’action. Ce fut également une occasion pour le ministre de faire le point sur ladite opération.

Lancée le 10 août 2018, l’opération de retrait des enfants et des femmes en situation de rue rencontre l’assentiment des populations. C’est, du moins, l’avis du ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Marie Laurence Ilboudo. Et c’est pour mieux marquer « cet élan de solidarité » exprimé par des citoyens qui désirent soutenir l’opération, que le département de tutelle a pris l’initiative de mettre en place un mécanisme de participation financière des bonnes volontés. Ainsi, les personnes qui souhaitent apporter leur contribution peuvent le faire à travers le Fonds national de solidarité. Les contributions peuvent être faites via les numéros Orange money (64 07 76 24), Mobicash (62 29 97 77), le compte Trésor (443 360 000 001) et le compte BICIA-B (090 530 604 1600-114).

Le ministre a tenu à rassurer que des mécanismes de contrôle seront mis en place pour permettre à tous ceux qui désirent obtenir des informations sur l’utilisation des ressources mobilisées, de pouvoir le faire.

Un bilan à mi-parcours positif


À en croire le ministre Marie Laurence Ilboudo, le bilan à mi-parcours de l’opération de retrait des enfants et des femmes en situation de rue est plutôt satisfaisant. Ainsi, on note 654 enfants enregistrés au Centre d’accueil d’urgence sis à Somgandé. Parmi ces enfants, 106 enfants sont retournés dans leurs familles et les 215 sont au Centre. Au niveau du Centre de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, ce sont 170 personnes, dont 107 enfants et 63 femmes, qui ont été reçues. À l’auberge de Cissin, ce sont 82 personnes, dont 28 femmes et 54 enfants, qui ont été accueillies. Et, enfin, à l’auberge de Nongre-massom, on dénombre 58 personnes, dont 38 enfants et 20 femmes.

En rappel, selon le recensement de 2016, 9 313 enfants et jeunes étaient en situation de rue, dont 18,8% de filles et 81,2% de garçons.

Selon Marie Laurence Ilboudo, outre la prise en charge classique, qui est l’hébergement et l’alimentation, il existe un volet important de l’opération qui est l’encadrement et la réinsertion des personnes retirées de la rue. Ce volet passe par l’appui psychologique, la stabilisation, l’apprentissage de métier, le retour en famille, etc.


De la question des mineures prostituées ou présentes dans les débits de boisson …

Interpellée par un journaliste sur la question des mineures prostituées ou présentes dans les débits de boissons, Mme Ilboudo a déploré cet état de fait. Elle a rassuré que des sensibilisations sont menées au niveau des maquis et buvettes où ces filles sont aperçues. Dans les jours à venir, avertit-elle, des contrôles inopinés seront réalisés et « tout débit de boisson qui permettra à des mineurs, filles comme garçons, de se trouver en son sein se verra systématiquement fermé ».

Par cette opération de retrait des enfants et des femmes en situation de rue, le gouvernement burkinabè ambitionne d’être un exemple pour les pays de la sous-région. Pour ce faire, il faut l’adhésion de tous pour la réussite de l’opération. C’est pourquoi le ministre a salué l’apport des Organisations non-gouvernementales œuvrant déjà dans ce domaine. Certaines ont même mis à la disposition du ministère, 120 places pour accueillir des enfants.

Justine Bonkoungou

Fabougué Sougué (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net