L’Etat du Sénégal a été rappelé à l’ordre par Amnesty International sur le non-respect des droits de l’Homme. Cette ONG a demandé au gouvernement sénégalais de garantir aux opposants des procès équitables, de même que le droit à la liberté d’expression, à l’approche de l’élection présidentielle de 2019.

L’affaire Khalifa Sall continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive au pays de la Teranga et attire l’attention des organisations internationales de défense des droits humains. Cité comme un modèle de la démocratie en Afrique, le Sénégal est de plus en plus dans le collimateur des organisations internationales des droits humains depuis l’affaire de Karim Wade et celle de Khalifa Sall.

Apres la Cour de justice de la Cedeao qui avait provoqué un rebondissement inattendu dans l’affaire Khalifa Sall ; moins de deux semaines avant l’ouverture du procès en appel du maire de Dakar et de ses coaccusés, le 9 juillet, les juges de la Cedeao ont estimé que « le droit à l’assistance d’un conseil, le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable des requérants ont été violés ».

C’est le tour d’une autre organisation des droit humains de monter au créneau pour interpeller l’Etat du Sénégal à revoir sa copie sur le respect des droits humains.

L’organisation de défense des droits de l’homme relève dans un communiqué, des « exemples de procès inéquitables », dont celui du maire de Dakar Khalifa Sall, candidat à la présidentielle de février 2019 face au président Macky Sall.

Condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour des détournements de fonds publics, Khalifa Sall, le dissident socialiste en détention provisoire depuis un an et demi, connaîtra le 30 août, le verdict de son procès devant la cours d’appel de Dakar.

Dans un rapport récent d’Amnesty sur les droits de l’homme au Sénégal intitulé « Des paroles non suivies d’actes » l’organisation met en exergue le cas de Karim Wade et estime que son procès n’a pas respecté « les normes internationales car il ne prévoyait de possibilité d’appel.

Amnesty cite les cas d’autres opposants sénégalais et celui de djihadistes présumés condamnés à l’issue de procès « inéquitables » après « une longue détention préventive et sans assistance de leurs avocats ».

« A l’approche des élections de 2019, le Sénégal doit garantir aux journalistes, aux leaders de l’opposition, aux contradicteurs du gouvernement et aux défenseurs des droits de l’homme, leurs droits à la liberté d’expression et à organiser des manifestations pacifiques sans peur et sans répression », affirme François Patuel, un responsable d’Amnesty International qui dénonce également les arrestations récentes en Mauritanie de deux opposants et militants antiesclavagistes et de deux journalistes.

Issoufou Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net