Le conseil d’Etat a ordonné le sursis à exécution du communiqué d’ouverture du concours de la magistrature, le mardi 14 août 2018. Cela fait suite à une requête d’annulation introduite par Wagnogmé Dabiré et autres. Les plaignants contestent le fait que le ministère de la Fonction publique ait autorisé que des candidats ayant une licence du système LMD puissent concourir avec ceux qui ont la maîtrise classique. Pour eux, la licence du système LMD n’équivaut pas à la maîtrise. La requête finale sera tranchée en octobre prochain alors qu’initialement, les compositions devraient avoir lieu les 5 et 6 septembre.
La décision de faire concourir les licenciés du système LMD est un acte administratif. Pendant ce temps, le concours de la magistrature est encadré par la loi organique N° 050-2015/CNT. Il est dit à son article 11 que : « Peuvent prendre part au concours d’entrée à l’école de la magistrature, les personnes remplissant les conditions suivantes : être de nationalité burkinabè ; être âgé de 22 ans au moins et de 40 ans au plus ; jouir de ses droits civiques ; être de bonne moralité ; remplir les conditions d’aptitudes mentales exigées pour l’exercice de l’emploi ; n’avoir jamais été condamné à une peine d’emprisonnement ferme de trois mois au moins ou de dix-huit mois au moins assortie de sursis à l’exception des délits d’imprudence ; être titulaire au moins de la maîtrise en droit ou de tout autre diplôme reconnu équivalent ».
Dans un précédent article, lefaso.net avait déjà posé la question. Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, il n’a été dit nulle part que la licence LMD était l’équivalente de la maîtrise du système classique. La présente décision vient suspendre en urgence la tenue du concours. Que va faire le gouvernement si, en octobre, la justice donnait raison aux plaignants ? Déjà, il faut prévoir l’indemnisation des licenciés. Comme frais d’inscription au concours, ils ont payé chacun 800 F CFA. Et ce n’est pas tout. La présente décision ouvre la boîte de Pandore. D’autres concours sont dans la même situation. Les concernés vont-ils ester aussi en justice ? Attendons de voir.
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Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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