Le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) et le Comité de la Confédération générale du travail du Burkina (Comité CGT-B) ont animé une conférence presse ce lundi 13 août 2018, à Ouagadougou, pour alerter l’opinion nationale sur l’état des libertés démocratiques et syndicales au sein de leur département.
Au Ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille (MFSNF), le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) vit une « remise en cause rarement égalée des libertés démocratiques et syndicales et d’actes contre-productifs de tout genre ». Ce sont les propos du Secrétaire général (SG) du SYNTAS, Juste Koumara Logobana.
Selon les conférenciers, la ministre en charge de la Solidarité nationale, Marie Laurence Ilboudo/Marschal, a choisi de mater les actions de lutte engagées au sein du département, au lieu de répondre à leur plateforme minimale. A titre d’exemple, le SYNTAS a annoncé la suspension de fonction d’un mois d’une centaine de militants, suite à la grève de 96 heures en avril dernier.
- Le SG du SYNTAS, Juste Koumara Logobana
Pour le SG Juste Koumara Logobana, la sanction infligée aux militants est arbitraire, car selon l’article 161 de la loi 2015-081/CNT portant sur la Fonction publique de l’État, il est établi clairement que « la sanction disciplinaire de premier degré relève de la hiérarchie supérieure immédiate de l’agent ».
Or, il se trouve que dans leur ministère, toujours selon le SYNTAS, c’est madame la ministre, qui « n’est pas habilitée », qui a pris des arrêtés de suspension contre les militants du SYNTAS. « En actant de la sorte, madame le ministre fait non seulement preuve d’abus d’autorité, mais également de détournement de pouvoir », a affirmé Juste Koumara Logobana.
Ainsi, d’un commun accord avec le Comité CGT-B, le SYNTAS condamne « les atteintes aux libertés démocratiques et syndicales en cours au sein du ministère ; les sanctions de suspension de fonction infligées à leurs militants et le pilotage scabreux de leur département caractérisé par la promotion de la médiocrité aux dépens de professionnalisme ».
Du retrait des personnes vivant en rue
Au cours de cette conférence, le SYNTAS est revenu sur l’opération de retrait des personnes vivant en rue, lancée par leur ministère, le 9 août dernier, à Ouagadougou. A les en croire, c’est une bonne action, sauf qu’ils ont déploré la démarche entreprise par la « maison ».
L’opération est qualifiée par les syndicalistes de « Plan Marchal ». Ils disent être en présence d’un « paradigme au sein de l’administration publique qui impose aux professionnels de ne pas se préoccuper des conditions objectives et techniques de l’intervention, mais d’être obligés de suivre comme des moutons de panurge ». Le SG du SYNTAS a indiqué que c’est une opération montée dans la clandestinité.
Et d’ajouter que les travailleurs ayant pris part à la cérémonie de lancement de l’opération ont été « littéralement injuriés par madame le ministre sans le moindre scrupule ; arguant qu’elle a sa feuille de route qu’elle déroule ».
Au regard de ce qui précède, les deux organisations syndicales encouragent et appellent leurs militants à « durcir la lutte déclinée le 9 avril 2018 et réaffirmée dans la lettre directive du 1er juin 2018 ». Quant aux personnes « sanctionnées », le SYNTAS et le Comité CGT-B les rassurent que « des dispositions sont prises en vue d’apporter la riposte appropriée à la forfaiture ».
Toujours à cette conférence de presse, les deux organisations syndicales ont annoncé la mise en place d’une caisse de solidarité d’urgence, en soutien aux militants suspendus de leurs fonctions.
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents