Le divorce politique est-il désormais, et totalement, consommé entre Pr Laurent Bado, président-fondateur, président d’honneur, du parti de la renaissance nationale (PAREN) et son ‘’ex » poulain, Tahirou Barry, président du PAREN (juin 2010-juillet 2017) ? En tout, du 30 juin au 1er juillet 2018, à Ouagadougou, le Parti de la renaissance nationale (PAREN) a tenu son IVème congrès ordinaire sous le thème : « Pour une renaissance du Parti de la renaissance nationale ». Au cours de cette instance suprême du parti, il est ressorti que la page Tahirou Barry est définitivement tournée. Bien plus, titre L’Observateur Paalga : « On ne veut plus voir Tahirou Barry…, même en photo ».
« Il y a 11 mois, précisément les 29 et 30 juillet 2017, le PAREN tenait son 2e congrès extraordinaire à l’issue duquel, j’ai été porté à sa présidence en tant que nouveau venu, sans parti pris dans la guerre fratricide en son sein. (..). Deux missions ont été assignées à mon équipe, à savoir, d’une part, réaliser la réconciliation entre militants du parti après 7 ans de manœuvres frauduleuses de son 4e président (Tahirou Barry, ndlr) pour se l’approprier et, d’autre part, insuffler un élan nouveau aux structures locales du parti chloroformées par les mensonges éhontés de l’usurpateur Barry qui n’a pas son deux au Burkina quand il s’agit, pour un bourreau, de jouer à la victime larmoyante et pleurnicharde », rapporte le quotidien Le Pays des propos du président du PAREN, Michel Béré, prononcés à l’ouverture des travaux de ce congrès.
L’Observateur Paalga précise sur ce cas Barry (qui aurait mobilisé une partie importante des interventions) que même son portrait est ‘’indésirable » parmi ceux des anciens présidents du parti qui tapissent le mur du hall du siège du parti. « Le cadre de sa photo, resté vierge, ne comporte que son nom et la durée de son mandat. Au PAREN, on ne veut plus le voir, même en image », lit-on dans les colonnes du doyen des quotidiens.
Toujours selon des parutions du jour, cette instance suprême du parti fut donc celle de charges contre l’ex-ministre de la culture, des arts et du tourisme, Tahirou Barry (dont la démission du gouvernement a fait le buzz).
« Vous l’avez sans doute constaté : la première mission relative à la réconciliation, est devenue définitivement sans objet, Barry, le traître et escroc, aux sens propres et figurés, ayant finalement choisi de créer son propre parti par procuration ; il revient à l’Assemblée nationale de mettre fin à cette forme pernicieuse et insidieuse de nomadisme politique, Barry étant dans l’opposition quand le PAREN à qui il doit son élection et son passage au gouvernement, est dans la majorité présidentielle », rapporte-t-on des propos des responsables du PAREN.
C’est pourquoi, pour Michel Béré, face aux difficultés qu’il connaît, le PAREN a le devoir de redynamiser ses structures pour le faire « renaître des tas d’immondices entassées sur sa tête pendant sept ans. (…). Depuis sa création en 1999 jusqu’en 2017, le parti a subi une longue et pénible suite de traîtrises, d’infidélités et de plates ambitions à tous les échelons. Ainsi, les tout premiers élus du PAREN, un maire et 3 députés, ont rejoint leur ancien parti une année seulement après leur élection ».
Pour parvenir à ce cap, des vertus cardinales sont identifiées comme fondamentales. Il s’agit de la « discipline stricte, la fidélité indéfectible aux idéaux, aux règles et au programme de gouvernement du parti ».
Parti du gouvernement avec une cartouche de dénonciations contre le régime en place, Tahirou Barry, élu député sous la bannière du PAREN, est reparti occuper son siège à l’Assemblée nationale. Alors que le PAREN est de la majorité présidentielle (donc, majorité parlementaire), Tahirou Barry s’est rallié à l’opposition parlementaire en adhérant au groupe des députés de l’UPC (première force politique de l’opposition).
Suite au congrès de juillet 2017 qui l’a éjecté à la tête du PAREN, congrès qualifié d’illégal par les partisans de Barry, une action avait été engagée devant les institutions compétentes pour la paternité du parti. Ainsi, en novembre 2017, Tahirou Barry est débouté par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
Ce qui n’était qu’une étape car du côté Barry, l’on apprenait que l’affaire était désormais devant le tribunal compétent. « La décision du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation est purement administrative », avait-on confié dans le camp Barry. Avec ce IV ème congrès, la page Tahirou Barry est-elle définitivement tournée ?
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Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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