Environ 300 milliards de francs CFA (555 millions de dollars US) , c’est le montant mobilisé par le Système des Nations unies ( SNU), par le biais de ses 19 agences, programmes et fonds, pour accompagner le processus de transformation durable au Burkina, sur la période 2018-2020. La signature du cadre de coopération entre les deux parties a été matérialisée ce vendredi 27 avril 2018, à Ouagadougou.
« Le document que nous allons signer aujourd’hui a été formulé sur une consultation large, dans un contexte qui prend en compte tout ce qui pourrait se présenter comme risques dans la réponse aux préoccupations des populations » a signifié Metsi Makhetha, coordonnatrice du SNU au Burkina Faso, avant de passer à l’acte marquant l’engagement du Système des Nations unies auprès du gouvernement burkinabè, sur les trois prochaines années.
Avec le Plan national de développement économique et social (PNDES) comme référence, ce cadre de coopération entend apporter des « réponses efficaces aux vulnérabilités, fragilités et risques de tout genre » du pays, et contribuer ainsi à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD) dans l’agenda 2030.
A ce propos, la coordonnatrice du SNU au Burkina Faso a noté que les actions seront axées sur 4 domaines prioritaires et deux actions transversales.
Il s’agit notamment, selon elle, du renforcement de l’efficacité de l’institution, l’accès équitable à la justice et la promotion de l’Etat de droit ; le renforcement de la résilience des populations (la création de conditions pour une agriculture durable en vue de l’éradication de la faim et de la malnutrition), l’éradication de la pauvreté multidimensionnelle, la prévention des risques climatiques et le renforcement de la préparation des urgences. Quant aux actions transversales, elles sont tournées vers l’accélération du dividende démographique en s’appuyant l’autonomisation de la femme. La deuxième action elle, est axée sur le renforcement du dispositif statistique, le renforcement de la transparence (gouvernance ouverte) et la garantie des politiques d’inclusion.
‘’Concentration des investissements dans le Sahel ‘’
De retour d’une mission dans la région du sahel, Metsi Makhetha souligne : « Nos actions seront orientées de sorte que le pays puisse absorber ce que nous vivons comme choc, que le gouvernement puisse être proche des populations afin que personne ne se sente abandonnée ». De son constat, la région du Sahel est marquée par « un choc aussi bien sécuritaire que climatique ». Raison pour laquelle, le Système des Nations Unies, à travers le gouvernement burkinabè, entend accorder une priorité à cette partie du territoire, en se focalisant sur le programme d’urgence du Sahel. « Les financements et les investissements seront concentrés dans les zones où il y a plus de besoin » a-t-elle dit. Toutefois, reconnait-elle, le Burkina n’est pas seulement confronté à des chocs, mais possède aussi des opportunités. « Il faut créer des ouvertures au niveau de l’économie à travers l’entreprenariat. Nous allons nous focaliser sur des actions qui permettent une production responsable et durable, étant donné que l’économie du Burkina Faso est portée par l’agriculture » a-t-elle indiqué.
Une redevabilité s’impose
Sur le terrain, la mise en œuvre de ce cadre de coopération, selon la coordonnatrice du SNU, sera guidée par l’exigence de la cohérence des actions. Et même si cet appui financier est non-remboursable, Metsi Makhetha souligne qu’un mécanisme de redevabilité mutuelle a été mis en place. « Il y aura des séances où on va se retrouver avec le gouvernement et l’ensemble des acteurs ». Pour ce qui est du suivi et de de la transparence des investissements, Metsi Makhetha confie qu’ un mécanisme sera également mis en place en vue de suivre l’évolution des investissements et s’assurer que ces investissements vont aboutir à des résultats ayant des impacts au profit des populations et qui tiennent compte de la réalité du pays .
Du côté du Burkina, la ministre de l’économie, des finances et développement, Hadizatou Rosine Coulibaly, s’est réjouie de cet accord qui marque la présence du Nations unies aux côtés du gouvernement burkinabè pour relever les défis multiples auxquels font face les populations. Et puisque ce cadre de coopération répond aux exigences de l’heure, madame Coulibaly rassure : « Nous allons jouer notre partition. Nous allons nous rassurer que les investissements nous amèneront vers les progrès escomptés et aussi, essayer de corriger là où il y aura des imperfections ».
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents