« Le paludisme demeure un problème pour le monde et le Burkina ». C’est le constat fait par les autorités sanitaires, au cours de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée ce 25 avril 2018, dans l’arrondissement 9 de la ville de Ouaga. Première cause de mortalité au Burkina Faso, le pays entend éliminer ce fléau à l’horizon 2030. C’est d’ailleurs le thème de cette 11ème journée mondiale : « Prêt à vaincre le paludisme ».

Un Burkinabè sur deux souffrirait du paludisme chaque année, avec malheureusement par an, plus de 4000 décès. En 2017, selon les données du ministère de la santé, environ 2 millions de cas de paludisme ont été enregistrés, dont 680 décès durant le premier trimestre de l’année. « Il y a 5 à 10 ans, nous comptions près de 10 000 mortsenfants par an dus au paludisme. Nous sommes passés maintenant à 440 morts dus au paludisme. Nous notons des progrès significatifs, mais ce qui est remarquable, ce qui nous ennuie beaucoup, c’est que nous continuons à voir de nombreux cas de paludisme » a signifié le ministre de la santé, Pr Nicolas Méda.


D’où l’intérêt de la présente journée pour mobiliser l’opinion en faisant connaître cette maladie, favoriser l’accès aux traitements, aux soins, ainsi qu’aux méthodes de prévention existantes. Et déjà, le chef du département de la santé donne quelques conseils aux Burkinabè. « Il faut dormir sous une moustiquaire, à chaque symptôme qui ressemble au paludisme, il faut se précipiter dans un centre de santé. Protégeons également nos habitations (fenêtres et portes) avec des grilles anti-moustiques et songeons aussi à assainir notre cadre de vie. Il faut que les collectivités territoriales prennent à cœur l’assainissement du cadre de vie » a noté Nicolas Méda, soulignant que : « C’est parce qu’il y a des moustiques, qu’il y a le paludisme. S’il n’y a plus de moustiques, nous pensons en finir avec le paludisme ».

Les Etats-Unis, premier donateur en matière de lutte contre le paludisme


Le gouvernement américain a toujours été aux côtés du Burkina dans la lutte contre ce fléau. De 2009 à 2018, les Etats-Unis, selon l’ambassadeur Andrew Young, a investi à travers l’USAID, plus de 85 milliards de francs CFA dans la lutte contre le paludisme au Burkina Faso. Par ailleurs, il soutient que son gouvernement a pris l’initiative de renforcer son soutien en faisant du Burkina Faso, son pays prioritaire de l’Initiative présidentielle contre le paludisme (PMI). « PMI devient par cet engagement et à partir de cette année, le premier donateur en matière de lutte contre le paludisme, avec un budget annuel de 14, 7 milliards de francs CFA » a indiqué l’ambassadeur Andrew Young.

Dans la même veine, le représentant du Burkina Faso au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, Dr Jean Thomas Nouboussi, a noté qu’au titre de la période 2018-2020, les financements du Burkina s’élèvent à 75 milliards de FCFA, 60% étant réservé à la lutte contre le paludisme.


A l’occasion de la présente journée, le représentant du fonds mondial a annoncé que le président du Faso a été désigné comme ambassadeur du Fonds mondial pour la prochaine campagne de reconstitution des financements.

Notons qu’au cours de la présente journée, les différentes formations sanitaires qui se sont illustrées dans la prise en charge du paludisme ont été primées. Le premier prix est revenu au CHU pédiatrique Charles de Gaulles dans la catégorie CHU/CHR. Dans la catégorie district sanitaire, ceux de Titao, Boussouma, Thiou et Batié ont occupé respectivement les 1er, 2ème ,3ème et 4ème rang.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net