Le 12 avril dernier, lors d’une conférence de presse, le Syndicat des travailleurs de l’action sociale en collaboration avec le CGT-B lançaient un mot d’ordre de grève de 96 heures sur toute l’étendue du territoire national. Ce mardi 24 avril 2018, les travailleurs de Ouagadougou ont effectivement déserté leurs lieux de travail pour se retrouver à la Bourse du travail où se tient le piquet de grève. Cet arrêt de travail se poursuit jusqu’au 27 prochain.

Si le sit-in tenu les 18 et 19 avril dernier a enregistré une forte mobilisation, le secrétaire général (SG) du Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) déplore cependant le silence de Mme le ministre Marie Laurence Ilboudo/Marshall. « Après le sit-in, il n’y a eu aucune concertation. Nous avons transmis notre message à l’autorité. Etant en déplacement, c’est sa secrétaire générale qui a reçu le message. Elle a promis transmettre à qui de droit mais jusque-là plus rien », confie Juste Koumara Kogobana. Déterminés à réclamer la satisfaction de leur plate-forme revendicative, les travailleurs de l’action sociale observent un arrêt de travail de 96 heures pour compter de ce mardi 24 avril 2018 sur toute l’étendue du territoire national. C’est une cours bondée de grévistes et réunis en groupe que nous avons vu dès notre arrivée à la bourse du travail, dans la matinée.


« Malgré la répression et les intimidations, les travailleurs sont sortis », constate avec satisfaction le SG du SYNTAS. Pour ce dernier, leur revendication minimale porte sur huit points dont la reconstitution de la carrière du personnel des ex garderies. « C’est un point qui a fait encore l’objet tout dernièrement dans le cadre du protocole signé entre la coordination des syndicats de l’éducation et le gouvernement. Aussi, a-t-il fait l’objet d’un engagement, qui a connu l’échéance la plus courte, à savoir un mois pour compter de la date de signature du protocole. Logiquement, le 27 février, on devrait avoir une idée claire de ce qu’est devenu le dossier. Aujourd’hui, nous sommes au 24 avril, et nous ne sommes toujours pas situés », a dépeint le SG. De plus, le syndicat recommande l’annulation des nominations contre-productives. A ce niveau, l’autorité a promis que des solutions seront trouvées. Pour M. Kogobana, cette promesse n’est qu’un leurre : « On vient nous réexpliquer le bien fondé de ses nominations et on veut nous faire avaler la pilule ».


Le rétablissement de l’indemnité spéciale supprimée figure aussi dans la plate-forme revendicative. Relativement sur ce point, le gouvernement leur demande de constituer une équipe de plaidoyer. « Nous allons faire le plaidoyer auprès de qui ? Nous ne sommes pas dans la négociation d’une nouvelle indemnité », rétorque M. Kogobana, qui ajoute par ailleurs que le personnel de l’action sociale exige une prestation de serment pour le personnel de l’encadrement féminin. « Ça ne coûte pas la quinine. Mais, avec nos gouvernants dès que vous posez une revendication, ils voient l’argent derrière ». L’un des revendications, c’est aussi et surtout l’adoption d’un statut particulier. Le statut personnel n’est pas une invention du SYNTAS, c’est l’émanation de la loi 081, rappelle-t-il. En outre, il estime qu’avec la fusion du ministère de l’action et celui de la femme, il est de bon ton qu’on sache qui fait quoi ? Avec qui ? Comment ? Et où ?

Après s’être prononcé sur l’intrusion inopinée des associations de femmes lors de leur sit-in, M. Kogobana attire l’attention de celles-ci : « Vous devrez savoir que ce n’est pas à chaque fois qu’on vous appel à un rassemblement qu’il faut aller ». Et de s’adresser à l’autorité en ses termes : « Il faut arrêter cette façon de régler le problème des travailleurs. Si vous n’avez pas de solutions à proposer, c’est mieux de libérer le planché (…) ».

A l’issu des 96 heures de grève, si rien n’est fait dans le sens de leur revendication, le SYNTAS prévoit d’autres actions de lutte.

Aïssata Laure G. Sidibé

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Source: LeFaso.net