Un jeune lycéen a avoué être la victime d’un acte de viol. Le mis en cause, serait un richissime expatrié, vivant et travaillant sur le sol burkinabè. Selon « Ouaga FM », station radio qui a recueilli le témoignage du jeune homme et en a fait cas sur ses ondes, la présumée victime aurait après le prétendu acte, porté plaintes à la gendarmerie de Boulmiougou et de Nongremassom, ainsi qu’au commissariat central de Ouagadougou. Plaintes, qui n’ont pas abouti selon le bon vouloir du plaignant. Pis encore, ce dernier aurait fait l’objet de menaces de la part d’un gendarme en poste à la brigade de Boulmiougou. En retour l’expatrié accusé aurait à son tour posé plainte pour extorsion de fonds contre le jeune homme et son entourage. L’affaire, étant encore au parquet en attente de suites, suivez donc le déroulé tel que l’a expliqué « Ouaga FM » au Faso.net.
De l’avis du confrère « Ouaga FM », le jeune lycéen qui fait aujourd’hui la classe de terminale, serait venu dans ses locaux prétendant être la victime d’un acte de viol dont le responsable désigné est un riche expatrié vivant au quartier Gounghin, à Ouagadougou. Les faits, eux, remonteraient à septembre 2017, quand l’élève travaillait encore pour le riche homme d’affaires.
Après donc les faits, explique la source approchée (Ouaga FM), des plaintes ont été déposées par la victime dans les gendarmeries de Boulmiougou et de Nongremassom. Lesdites plaintes, « classées sans suite », selon les termes du plaignant rapportés tels quels par le confrère ; une autre plainte, cette fois au commissariat central de Ouagadougou fut déposée et traitée.
Des menaces proférées à l’encontre de l’accusateur
« Dans son témoignage il dit que non seulement la gendarmerie a refusé de traiter sa plainte, mais aussi il a été l’objet de menaces de la part d’un gendarme en poste à la brigade de Boulmiougou », a noté la source tout en indiquant les menaces proférées. « Il avoue que ce dernier l’a menacé en lui demandant de retirer sa plainte sinon il serait mis en prison. Que l’acte de viol dont il est victime n’est pas interdit au Burkina Faso, et que lui-même en tant que gendarme, il a quelques fois conduit d’autres jeunes vers ce même présumé violeur, etc. », a-t-elle cité.
Au regard de l’effet de bombe et des réactions à la suite de cette affaire sur les antennes de « Ouaga FM », la station radio a jugé nécessaire de se rendre au niveau du commissariat central, endroit où la dernière plainte fut déposée, afin de s’enquérir du déroulement des enquêtes. Là-bas, raconte le confrère de presse, il a été reconnu par les personnes en charge de l’enquête, une concordance des propos tenus lors de l’interview (avec Ouaga FM) et ceux inscrits dans la plainte. Il est également ressorti des enquêtes du commissariat que les menaces proférées sont bel et bien réelles, parce qu’ayant reçu la confirmation de l’opérateur mobile attestant d’échanges de messages et d’appels entre les deux concernés.
La plainte du présumé violeur
Après le commissariat central, le confrère a mis le cap sur la brigade de gendarmerie dont relève l’agent qui serait à la base des menaces. Une fois sur les lieux, les pandores lui auraient fait savoir que c’est plutôt une autre plainte sur la même affaire qui avait été reçue au niveau de la gendarmerie de Kosyam, celle du présumé violeur.
De cette histoire rocambolesque, l’on retient d’une part, qu’il y a au commissariat central, l’existence d’une plainte contre l’expatrié et contre le gendarme accusé d’avoir formulé des menaces. Et de l’autre, à la gendarmerie de Kosyam, une plainte faisant mention d’une escroquerie de 20 millions de FCFA de la part de l’entourage du lycéen et d’un policier jugé comme le cerveau de cette escroquerie.
Contradictions entre policiers et gendarmes
Autre contradiction notable dans cette affaire, c’est celle entre policiers et gendarmes. La première force, qui affirme « avoir bouclé le dossier » et donc est prête à interpeller le principal accusé, l’expatrié, s’est rendue compte que ce dernier n’était plus sur le sol burkinabè. Du côté de la seconde force, la gendarmerie, c’est tout le contraire qui est affirmé. Et elle en veut pour preuve la plainte déposée par l’expatrié à la brigade de Kosyam.
Sur cette énième opposition entre forces de l’ordre, et étant donné que toutes les plaintes formulées ont pour point de convergence le parquet, « Ouaga FM » a décidé de s’y rendre. Reçu alors par madame le procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, cette dernière aurait attesté de l’existence des deux plaintes (plainte du jeune homme auprès du commissariat central et celle de l’expatrié du côté de la brigade de gendarmerie de Kosyam). Elle compte de même traiter l’affaire en un seul dossier pour la raison que tous les deux dossiers découlent de la prétendue affaire de viol. Aussi, pour ce qui est de la présence ou de l’absence de l’expatrié sur le sol du Burkina, le procureur aurait confirmé, après investigations à l’aéroport, la sortie du territoire burkinabè de l’expatrié et jusqu’à présent aucun retour n’est enregistré.
Vu donc la complexité du dossier, un juge d’instruction a été saisi. Pour sa part, le parquet aurait finalement affirmé que le dossier « n’est pas classé sans suite ». Et promet à cet effet de le traiter sans complaisance pour chacune des parties. Propos rassurant qui emmène à croire que toute la lumière sera faite sur cette affaire afin de situer les responsabilités.
Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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