Dans la matinée du 17 avril 2018, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a effectué une visite de courtoisie chez le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré. En plus d’avoir échangé sur les problèmes de la nation, l’hôte est venu recevoir des conseils et bénédictions de son « ancien professeur ». Une occasion également pour découvrir le siège du CFOP.

Après avoir été porté à la tête de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé a jugé nécessaire de rendre une visite de courtoisie au Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, jadis son professeur. Il était 11 heures 27 mn lorsque la voiture qui le transportait fit son entrée dans la cour du CFOP. L’hôte est accueilli à sa descente par le premier responsable des lieux. Après les salutations d’usage, les deux parties ont eu un tête-à-tête qui a duré plus d’une quarantaine de minutes.

« Je voudrais tout simplement vous rappeler qu’après mon élection, le chef de file de l’opposition politique a exprimé le besoin de venir me saluer, me féliciter. En son temps, j’ai voulu refuser parce que c’est le professeur et l’étudiant. J’ai dit que j’allais effectuer le déplacement, il a dit non que lui il est républicain, que j’ai été élu et il devait faire le déplacement pour venir me féliciter. Ce qui a été fait », a confié aux hommes de médias le président Sakandé à sa sortie d’audience. Naturellement, en « bon » ancien étudiant, il devait s’acquitter d’une dette. « (…) C’est ainsi que j’ai demandé à venir le voir ».


Des points discutés lors de cette visite de courtoisie, le président de l’Assemblée nationale a signifié que « quand un étudiant se retrouve avec son professeur, on peut parler de l’université car aujourd’hui, je suis à l’Assemblée nationale ; on a parlé de politique également. Il n’y a pas de coup fourré ». Il était également question de recevoir des conseils et bénédictions d’un ainé. « J’ai beaucoup à apprendre de lui », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Au-delà de nos divergences politiques, on est tous des humains et moi en tant que président de l’Assemblée nationale, je ne suis pas dans l’incivisme. Je dois respecter les ainés, et ceux qui nous ont aussi donné le savoir ». Par ailleurs, Alassane Bala Sakandé a profité de l’occasion pour découvrir le nouveau siège du CFOP.

Emu par le geste, Zéphirin Diabré a, au nom de l’ensemble de l’opposition, remercié le président de l’Assemblée nationale. S’il est vrai que les sujets à discussion ne manquent pas, le plus important cependant, pour lui, « c’est le travail que fait l’Assemblée nationale sur sa haute direction que j’apprécie fortement, et la manière dont l’opposition notamment parlementaire va continuer à jouer sa partition ».

Situation nationale oblige, les journalistes ont interpellé le Chef de file de l’opposition sur les différents chocs endogènes et sur l’épineuse question du Fonds commun. « On a tellement fait des publications sur ces questions. Peut-être verbalement, le chef de file de l’opposition n’a pas dit quelque chose, parce que vous vous aimez ça. Mais pour moi, chaque fois qu’on fait un communiqué ça prend en compte ces éléments et chaque réunion que nous avons, nous faisons un peu le point de ces questions. Si tel est votre souhait, on aura l’occasion de vous servir », a-t-il répondu.


Relativement à la crise qui secoue l’arrondissement N°7, Zéphirin Diabré a donné son point de vue : « L’arrondissement N°7 a reçu un cadeau. Ce n’est pas à eux d’apprécier si le cadeau est valable ou pas. Si quelqu’un d’autre estime que le cadeau n’est pas bon, il s’explique avec la personne qui a donné le cadeau ».

S’agissant de l’arrondissement N°3, il a concédé qu’il s’agit d’une vieille histoire. « Nous avons une fronde de quelques conseillers qui ont choisi le chemin de la traitrise et qui pensaient qu’on pouvait vendre leur mandat pour avoir d’autres avantages qu’ils n’ont pas en notre sein. C’est le lot de la politique. Ça ne concerne pas que l’arrondissement. Même le parti lui-même a eu à subir ça et d’autres partis ont subi avant », a-t-il expliqué.

Dans la foulée, M. Diabré est revenu sur la plainte déposée contre l’ancien ministre de la sécurité, Simon Compaoré. « Nous continuons à poursuivre le dossier. J’attends toujours que la gendarmerie fasse son travail. Nos avocats sont à pied d’œuvre en la matière. Nous espérons que bientôt, peut-être, une avancée décisive sera enregistrée à ce niveau », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net