Paul Kaba Thiéba, fier comme Artaban. Lors de son discours sur la situation de la nation, le Premier ministre s’est lâché devant les députés. Il n’a pas caché sa fierté d’être Burkinabè après tout ce que son gouvernement a abattu comme travail et qui a permis de redonner un nouveau visage à une ville comme Gaoua, qui a accueilli la fête du 11 décembre l’année dernière.

Des propos du genre« Les Burkinabè ne vivent pas au-dessus de leurs moyens », « les Burkinabè sont des gens courageux, travailleurs, humbles, qui se contentent du peu et c’est un atout » font partie des digressions faites par le chef du Gouvernement, lors de son discours sur la situation de la nation, jeudi dernier. Pour Paul Kaba Thiéba qui « a eu la chance de vivre à l’étranger »,« le respect de l’ordre, de l’autorité, de la famille, du travail sacré sont des atouts sur lesquels les Burkinabè doivent s’appuyer avec la bonne vision, celle du président du Faso qui est le PNDES ». Durant son speech, il a laissé entendre qu’il s’est senti fier d’être Burkinabè lors de la réception des infrastructures du 11 décembre, à Gaoua, en 2017. Une déclaration qui a fait hilarer certains députés et amené d’autres à applaudir à tout rompre.

« Le Premier ministre a parlé de son Burkina »

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Mathias Ouédraogo de l’UPC

Ce discours n’a pas été du goût du député Mathias Ouédraogo de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) qui pense que le Premier ministre a pris l’assemblée nationale pour un amphithéâtre. « J’ai l’impression que le Premier ministre a parlé de son Burkina à lui et non du Burkina que nous connaissons tous et dans lequel nous vivons. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce discours », a-t-il prévenu ? Il a également déploré le fait que le Premier ministre vienne devant la représentation nationale et ne soit capable de connaître exactement le classement du Burkina sur l’Indice de développement humain. En effet, lors de sa présentation, Paul Kaba Thiéba a longuement hésité sur le classement avant de déclarer sans trop de conviction que le pays est classé 183e sur 188 pays. Pourtant, le dernier rapport paru en 2017 indique que le Burkina Faso est logé à la 185e place.

« Volontariste mais… »

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Juliette Bonkoungou du CDP

Quant à Juliette Bonkoungou du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), elle dit être restée sur sa faim après la lecture du discours. « C’est un premier ministre volontariste mais qui malheureusement reste derrière la sécheresse des chiffres et les analyses financières. Je souhaiterais qu’on aille au-delà pour prendre concrètement en charge certaines questions telles que celle des ayants droits des victimes du terrorisme. Que deviennent ces enfants, et ces veuves qui ne travaillent pas ? », s’est-elle interrogée ?

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Maxime Koné du MPP

Tout n’est pas rose certes, mais le député Maxime Koné du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP)reconnait qu’aujourd’hui les droits humains sont mieux respectés. « Hier, on pouvait avoir peur pour sa vie en exprimant ses opinions mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes un pays de démocratie, de liberté et d’expression plurielle », a avancé le député Maxime Koné qui confie avoir été convaincu des « chiffres éloquents » donnés par le Premier ministre.

HFB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net