Les témoins jouent un rôle de première importance dans le déroulement d’un procès. En venant raconter au juge ou au jury ce qu’ils savent à propos d’un événement, les témoins contribuent à les éclairer sur ce qui s’est passé.
Dans un procès où la découverte de la vérité et la transparence sont la priorité du tribunal, une place de choix est consacrée aux témoins. Ce en toute impartialité, oui, en toute impartialité. Les témoins des deux parties sont considérés au même titre par le tribunal, le tribunal doit tout faire pour connaitre les faits donc de recueillir les témoignages des uns et des autres. En effet, le témoin étant une personne qui détient de l’information pertinente concernant les faits, à la demande de la poursuite ou de l’accusé, le témoin doit se présenter au tribunal pour transmettre cette information au juge et parfois au jury. Cette idée peut être perçue à l’article Art. 437. du code de procédure pénal en vigueur au Burkina Faso.
On peut lire « Toute personne citée pour être entendue comme témoin est tenue de comparaître, de prêter serment et de déposer ». Alors, ici on voit clairement que l’article 347 fait obligation de comparution des personnes citées comme témoins. La question est ici est de savoir qui contrôle le caractère obligatoire du témoignage.
Naturellement un détenu ou accusé ne saurait avoir ni les moyens ni les qualités de contraindre un individu à faire ou à ne pas faire quelque chose. L’Etat étant le seul détenteur des moyens de contrainte légale, le seul ayant le monopole de la force et le seul à fixer les termes de notre vie en communauté, il lui revient donc de s’assurer que tous les témoins cités viennent dire ce qu’ils savent de la situation conflictuelle à résoudre.
Dans le cadre du procès dit du putsch manqué, l’on apprend qu’il est demandé à des accusés la prise en charge des personnes qu’ils ont citées comme témoins.
Que pouvons-nous entendre par là ? C’est clair, dans ce procès, le témoin est vu comme un soutien en lieu et place de celui qui peut aider à la manifestation de la vérité. Ainsi il est demandé aux accuser « allez, débrouillez-vous pour faire témoigner vos éléments, nous on a déjà nos éléments qui vont nous aider à vous coffrer »
En tout cas si ce n’est ça, que pouvons comprendre par-là ? Sinon divers moyens sont prévus par la loi pour avoir le témoignage d’un individu qui peut aider à l’éclatement de la vérité.
Mais comme la vérité ne semble pas être le souci premier de ce procès nous pouvons aisément comprendre cette réaction. Nous notons dès lors que la mission de ce procès organisé dans l’une des plus grandes salle du pays est de tout faire pour condamner.
Si malgré toutes les déférentes interpellations, le tribunal militaire refuse le recueil des témoignages des témoins des accusés, l’on peut d’avance s’inquiéter de la qualité du verdict de ce procès.
Le peuple Burkinabè est alors interpelé, nous nous indignons contre l’injustice faite aux martyrs et aux blessés, nous ne devons donc pas fermer les yeux sur la commission d’une autre injustice dans le dos de cette injustice.
Permettons aux héros de la nation de reposer en paix en nous assurant que les responsabilités soient situées afin que les vrais auteurs soient châtiés à la hauteur de leurs forfaits.
En tout cas l’histoire retiendra, dans les moindres détails la contribution de chacun de nous dans le processus de construction de cette nation. Faisons en sorte que nos contritions soient positives.
Lassina.Ko
Source: LeFaso.net
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