Le Service Régional de Police Judiciaire (SRPJ) du centre a restitué 10 engins volés à leurs propriétaires ce mercredi 28 février 2018 dans ses locaux. Il a également présenté aux médias et aux victimes, 06 présumés délinquants constitués à majorité des repris de justice et d’adolescents. D’autres personnes sont toujours recherchées dans le cadre cette affaire.
10 motos, de nombreux faux documents, c’est la moisson du Service Régional de Police Judiciaire du centre. Ces résultats font suite à des plaintes déposées par des citoyens pour vol de leurs engins. La plupart des engins ont été dérobés dans les quartiers 1200 logements, Kaatre Yaar, Zone 1 et Yamtenga. Les policiers alertés par une source anonyme mettent la main sur A. A. Il est le présumé receleur. Par la suite, d’autres tomberont dans les mailles des filets des hommes du Commissaire Kientega. L’enquête a permis d’arrêter cinq autres personnes. Ce sont des individus spécialisés dans le vol et le recel des engins à deux roues. Les domiciles et les parkings étaient leurs lieux d’opérations.
Selon le commissaire Honoré Kientega, chef de service de la police judicaire de Ouagadougou, le mode opératoire était ainsi : « ils se déplacent en binôme ou en solitaire. Dans leurs déplacements, s’ils aperçoivent un vélomoteur dans une cour ou à l’extérieur ; ils s’assurent qu’il n’y a pas de surveillance. Ils s’approchent de l’engin, vérifient qu’il n’est pas bouclé. Ils le poussent un peu plus loin et le démarrent soit en utilisant de fausses clefs ou en débranchant les fils du contact ». Les engins une fois dérobés, sont remis au receleur. « Lui, il procède à la recherche de clients. Il revend les engins en fournissant d’abord un reçu d’achat qu’il établit lui-même », explique le commissaire. Mais le jeune homme ne s’arrête pas là. Il prend le soin de coller de nouvelles séries aux motos. Mais le hic pour lui, c’est qu’il ne peut pas donner des cartes grises. Il passait donc son temps à faire tourner ses clients.
La plupart des présumés délinquants sont des repris de justice et surtout des adolescents
Les présumés délinquants sont pour la plupart des repris de justice. D’autres sont très jeunes. Le receleur A. A., 28 ans, est le plus âgé. Il est connu des services de police pour avoir été impliqué dans des recels de vélomoteurs. Il était mécanicien de profession. B. B. 16 ans, est employé de commerce. Il avait purgé une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme pour vol en 2014. M. A., employé de commerce, 17 ans, a lui aussi été condamné à une peine d’emprisonnement de 2 mois pour vol de vélomoteur courant 2017. Z. I. et N. A. ferment la marche. D’autres sont toujours recherchés dans le cadre de cette même affaire.
Déjà, les propriétaires d’engins volés rendent grâce à Dieu. Ils sont heureux d’avoir retrouvé leurs montures. Tapsoba Jean-Paul, le père d’un propriétaire d’engin explique : « mon fils était à l’université. Le soir d’un dimanche, il est passé à l’église Saint Camille pour prier. C’est en ce moment qu’il m’a dit qu’on a volé sa moto. On remercie la police. On ne s’attendait pas à cela. ». Même son de cloche chez mademoiselle Laurencia, étudiante. Elle s’était fait voler sa moto dans le parking de l’hôpital pédiatrique Charles De Gaulle. Elle traduit sa reconnaissance à la police. Jean Baptiste Dipama avait été victime de vol au parking d’une alimentation. Il était content de retrouver son engin.
Des 10 propriétaires, 9 sont effectivement rentrés en possession de leurs biens. Le 10e, le sieur Koalaga Tingandé Hilaire, propriétaire d’un vélomoteur de marque FORCE X n’a pu être joint. La police l’invite donc à se présenter avec les pièces justificatives afin d’entrer en possession de son engin. Tout en saluant la collaboration des citoyens, la police invite les populations à la vigilance. Elle les appelle également à dénoncer tout comportement suspect au 17 pour la police nationale, au 16 pour la gendarmerie et au 1010 pour le CNVA.
En attendant, la bande de A. A. est conduite devant la procureure pour leur défèrement. « A la MACO, ils méditeront sur leur forfait » a conclu le commissaire.
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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