La Bourse du travail a servi de cadre à la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an des militants et sympathisants du Collectif de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) à leur secrétaire général, Bassolma B. Bazié. C’était, dans l’après-midi du samedi 24 février 2018, à Ouagadougou. A l’occasion, un hommage a été rendu aux militants qui sont tombés les armes à la main ainsi qu’aux victimes des attaques terroristes.
La traditionnelle cérémonie de présentation de vœux des syndicats membres du Collectif CGT-B au porte-parole est intervenue le 24 février dernier dans une ambiance détendue et fraternelle. Cette cérémonie était une occasion pour eux de faire le bilan du chemin parcouru en 2017 et partager ensemble les espoirs pour l’année qui vient de commencer. Dans son discours réponse, Bassolma Bazié a d’abord formulé des vœux de bonne et heureuse année à l’ensemble des travailleurs du Burkina Faso et indiqué que le peuple burkinabè a été assez meurtri au cours de l’année écoulée.
« Il y a eu beaucoup d’attaques terroristes qui se sont poursuivis même en ce début d’année 2018. Au-delà de ces attaques, il y a eu beaucoup de familles qui ont été endeuillées qu’elle soit liée aux difficultés de la vie chère ou également des questions accidentelles », a-t-il rappelé. A l’endroit des familles endeuillées, il a souhaité sa profonde compassion.
Aussi, a-t-il eu une pensée de solidarité pour l’ensemble des peuples du monde qui, selon ses termes, n’ont pas dormi sur leurs lauriers. « Ils ont élevé la voix pour venir à nos côtés en termes de soutien à cette lutte », a-t-il déclaré.
L’année 2017 a aussi été marquée par la mise en place d’un Haut conseil du dialogue social. Sur ce point, M. Bazié estime que le dialogue social dans un pays n’est pas fonction de la multiplicité des structures (…). « Si nous voulons des lendemains meilleurs pour notre peuple, il faut que nous mêmes nous soyons des acteurs de crédits, de parole donnée, de consensus et de sacrifice au nom de notre peuple. Il ne faudrait pas créer des structures pour payer des amis et croire que par là on peut découler sur un dialogue social fructueux. Ce n’est pas possible », insiste-t-il.
Malgré ce contexte national assez rude, des acquis ont été engrangés dont la tenue le 27 février prochain du procès contre le putsch du 16 septembre 2015. Un acquis que le SG de la CGT-B a mis au compte de tout le peuple burkinabè. Le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe qui dit être particulièrement regardant sur la tenue de ce procès, exige, qu’à cette occasion, la lumière, la vérité et la justice soient faites.
M. Bassolma a soutenu par ailleurs que « si nous voulons qu’un état de droit se construise de façon solidaire, que le Burkina de demain soit un Burkina qui fasse mieux vivre pour les générations futures, il faut qu’on sache faire honnir nos intérêts personnels, égoïstes pour viser l’intérêt de la nation ».
L’un des acquis, c’est aussi le renforcement de la cohésion entre le peuple burkinabè. « Nous invitons les uns et les autres à aller dans ce sens, à se battre pour que tout germe de tentative de division, de guerre civile ou de régionalisme », a exhorté le porte-parole de la CGT-B dans son appel à la population.
Avant de marteler : « L’unité nationale dont nous bénéficions aujourd’hui, c’est une unité qui a été sauvegardée par nos devanciers qui ont versé beaucoup de sang et de sueur ; qui ont accepté des sacrifices multiformes. Il n’y a pas de raison qu’on vienne s’asseoir fermer nos yeux et ensuite se laisser faire ».
Sans verser dans l’autosatisfaction, Bassolma Bazié s’est réjoui de tout ce travail abattu mais en a profité pour mobiliser ses troupes autour des défis de l’année nouvelle, à savoir faire la lumière sur les malversations commises dans la gestion des parcelles et trouver des réponses adéquates aux besoins du peuple en matière de logement etc.
« Nous avons toujours revendiqué un fichier unique sur le foncier afin de résoudre ces questions de parcelles. Nous avons également revendiqué que au haut sommet de l’Etat il faut qu’il y ait l’exemplarité, la gouvernance vertueuse. Il est bien de parler de l’incivisme, de la restauration de l’Etat, mais le meilleur moyen pour amener quelqu’un à se conformer aux valeurs sociales c’est l’exemplarité. Si nous ne sommes pas des exemples, on pourra bavarder à longueur de journée mais il n’y aura pas d’acquis », a-t-il fait savoir. Il a conclu en invitant les gouvernants à être des modèles à tous les niveaux pour la jeunesse.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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