Dans son message de fin d’année 2017, le président du Faso, Roch Kaboré, a proposé la « mise à plat » des salaires de la Fonction publique. Dans cette analyse, un citoyen fait des propositions concrètes.

Il peut être opportun de savoir comment les travailleurs de la fonction publique d’autres pays sont traités sur le plan salarial. L’exemple de la France peut servir pour plusieurs raisons : le Burkina Faso garde avec cette nation des liens historique, économique, monétaire, une langue officielle etc.

La France reste également un modèle de démocratie dans le monde. C’est à ce titre par exemple que facilement, nous pouvons avoir accès aux informations sur les revenus de leurs administrés et de leurs hommes politiques à partir de l’internet.

Les deux tableaux qui accompagnent cet écrit, traitent des revenus des fonctionnaires mais aussi des élus français. Les sources des informations ont été précisées.

Quand on fait une analyse globale, les emplois mentionnés dans le 1er tableau (qui ne sont pas exhaustifs mais qui sont assez représentatifs des emplois du public) nous remarquons que les 3 revenus les plus élevés sont par ordre d’importance ceux des médecins hospitaliers, des professeurs d’université et des magistrats.

Les écarts qui existent entre tous les revenus restent justifiables de notre point de vue.

Comme 1er exemple : les médecins hospitaliers (administrés qui ont le plus important revenu en France) touchent environ 2 fois et demi plus que les enseignants du primaire (administrés qui ont un revenu moyen et généralement les plus nombreux). 5 698 € / 2 305 €

Comme 2e exemple : Le Président de la République (Élu ayant le revenu le plus élevé de l’État touche environ 2 fois et demi plus que l’administré ayant le revenu le plus grand, à savoir le médecin hospitalier en France). 14 910 € / 5 698 €

En ce qui concerne les niveaux de qualification, on remarque que le niveau élevé exigé pour le recrutement dans l’emploi ne donne pas droit forcement et systématiquement à une forte rémunération.

Pour revenir à notre contexte, les tensions sociales que l’on constate dans la fonction publique, tiennent du fait de l’existence de grandes et profondes disparités dans les traitements des salaires. Notre affirmation pourrait être étayée si nous avions accès assez facilement aux informations sur les revenus moyens par corps de métiers dans la fonction publique au Burkina Faso.

De notre avis, si les discussions sur la remise à plat venaient à voir le jour, il faudrait faire en sorte que les variations de revenus d’un travailleur à un autre soient justifiables, mais aussi qu’en terme de proportion, les écarts soient raisonnables. Pour rester dans la même logique que les deux précédents exemples, si au Burkina le Président du Faso touche 2,5 fois plus que le médecin hospitalier qui à son tour a un revenu 2,5 fois plus grand que l’enseignant du primaire (cela veut dire que le Président a 5 fois le revenu moyen de l’enseignant). Dans ce cas de figure nous disons que cela est raisonnable.

Un des aspects serait de ramener tous les revenus (du 1er citoyen le Président du Faso au fonctionnaire de revenu le plus modeste) à un seuil acceptable pour qu’une partie importante des recettes serve aux investissements (respect du seuil de l’UEMOA : ≤35% pour les salaires).

Un autre aspect est de créer des conditions de vie qui soient propices à l’épanouissement de l’ensemble de la population : le logement, la santé, l’alimentation, la scolarisation etc.

Ainsi notre proposition consiste à s’inspirer de cette classification française des revenus de la fonction publique.

Ce cadre de « négociation » pour la mise à plat des revenus est un passage obligé si nous voulons laisser à la postérité un pays « en bon état ». Pour y arriver, il faut :
- Toute la transparence (de la part des gouvernants)
- Beaucoup de concessions (de la part des gouvernants, des travailleurs)
- Beaucoup de sagesse (gouvernants et travailleurs).

Vivement qu’on y arrive !

GMSH

Un fidèle lecteur de Faso.net.





Source: LeFaso.net