L’Assistant de police, Mahamadi Zango, décédé le 13 février dernier, suite à l’attaque perpétrée contre une équipe de la Police en mission de sécurisation à Natiaboani, dans la province du Gourma, a été inhumé, ce vendredi 16 février 2018, au cimetière municipal de Gounghin. C’était en présence du ministre de la sécurité, Clément P. Sawadogo et du ministre en charge de la Défense nationale, Jean Claude Bouda.

La grande faucheuse a encore frappé au sein de la Police nationale emportant avec elle, un homme de 37 ans. L’Assistant de police Mahamadi Zango. Tué par des individus non identifiés lors d’une patrouille de sécurisation à Natiaboani, sur l’axe Fada-N’Gourma/Pama (à l’Est du Pays), il a reçu les hommages de ses frères d’armes, ce vendredi 16 février, venus l’accompagner à sa dernière demeure, le cimetière de municipal de Gounghin, la nécropole des hommes partis les armes à la main. Il a reçu, à titre posthume, des mains du ministre de la sécurité, Clément Sawadogo, la médaille d’honneur de la police.

Les regards vides, ils attendaient, le cœur meurtri, la levée du corps de celui qui a passé 9 ans 6 mois et 26 jours de sa vie à servir sa nation au sein de la Police nationale. A 14h, le cortège quitta la morgue de l’Hôpital Blaise Compaoré en direction du cimetière en passant par le Boulevard France Afrique. Nul ne pouvait rester indifférent au passage du corbillard : homme et femmes se mettaient debout à sa vue.

Les qualités du défunt

Au cimetière, l’oraison funèbre fut prononcée. L’on retiendra de Mahamadi Zango qu’il entra officiellement dans la police le 7 juillet 2008 lorsqu’il jura, sur le Boulevard Tansoaba, de servir avec loyauté et dévouement le pays. A l’issue de sa formation, il est intégré comme Assistant de police stagiaire le 18 juillet de la même année avant de valider son stage. A en croire ses supérieurs, ses avancements ont été toujours réguliers jusqu’au troisième grade, deuxième échelon des Assistants de Police. Depuis sa sortie, il n’a connu qu’un seul poste d’affectation à savoir le Groupement des compagnies républicaines de sécurité (G/CRS) de Fada-N’Gourma. Du défunt, la hiérarchie policière dit retenir « sa discipline, son sens élevé du devoir, son courage, son devoir de réserve ». Bref, c’était un « policier exemplaire », à en croire ses supérieurs.

470 douilles collectées sur les lieux de l’attaque

« Affligé », le ministre de la sécurité, Clément Sawadogo, dit être venu présenter les condoléances du Gouvernement à la famille éplorée et lui exprimer sa solidarité. En revenant sur les conditions dans lesquelles a eu lieu l’attaque, le premier « Flic » a indiqué qu’elle a été perpétrée par une dizaine d’individus armés contre la patrouille qui ne comptait que sept personnes. Quatre en sont sortis indemnes et deux blessés ont été pris en charge à Fada N’Gourma avant d’être évacués à Ouagadougou. Leur vie serait hors de danger. Selon le ministre, le bilan aurait pu s’alourdir car 470 douilles de kalachnikov ont été collectées sur les lieux, après l’attaque.

L’après inhumation

Tout comme les autres corps de l’armée, la police nationale a perdu plusieurs hommes ces dernières années. Pas plus tard que le 31 janvier dernier, l’institution enterrait deux de ses agents, l’Assistant de police adjoint, Soulama Karim, et l’Assistant de police stagiaire, Ganamé Yacouba, lors d’une mission de sécurisation à Pétégoli, localité située à environ 15 kilomètres de Baraboulé, dans le Sahel. A plusieurs reprises, l’opinion a déploré la jeunesse des éléments ou l’abandon des familles après inhumation. Qu’est-ce qui sera fait pour la veuve et les trois enfants de Mahamadi Zango ? A cette question, le ministre Sawadogo a reconnu l’insuffisance des mesures d’accompagnement à l’endroit des familles et a confié que son département s’attèlera dans les semaines à venir, à étudier la situation afin d’y apporter une réponse adéquate. En attendant, le frère ainé du Mahamadi Zango, Paul Ismaël Zango a adressé ses remerciements aux autorités paramilitaires, militaires et administratives pour l’assistance et le réconfort dont bénéficie la famille.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net