Au Burkina Faso, le paludisme, le VIH/Sida et la tuberculose demeurent des problèmes majeurs de santé publique de par leur charge de morbidité et de mortalité. Afin de minimiser l’impact négatif de ces fléaux sur la population, le gouvernement assisté par ses partenaires au développement, y consacrent des ressources substantielles. Ce jour 30 janvier 2018, le premier responsable du département de la santé, Dr Nicolas Méda, a procédé au lancement des subventions du Fonds mondial de lutte contre ces trois fléaux mondiaux, à Ouagadougou.
Le Fonds mondial a, à nouveau, renouvelé sa confiance au Burkina Faso en procédant à une continuation des programmes dans le cadre de leurs subventions. En effet, les nouvelles aides qui viennent d’être lancées sur la période 2018 à 2020 ont un montant de plus de 85 milliards de F CFA avec une contrepartie de 62 milliards de F CFA de la part de l’Etat burkinabè. Elles concerneront les volets lutte contre le paludisme et le renforcement du système de santé, la tuberculose, le VIH/Sida et la co-infection tuberculose-VIH. Dans son intervention, le ministre de la santé a exprimé la reconnaissance et la satisfaction du gouvernement et de la population et assuré que les subventions reçus seront gérer de façon efficiente et transparente, conformément aux conventions signées.
« Nous allons nous attaquer à la tuberculose avec 250 millions de F CFA. Il s’agira pour nous de voir comment détecter l’ensemble des personnes souffrant de tuberculose et les guérir. Pour le paludisme, il y a plusieurs interventions. Premièrement, nous allons encore redistribuer les moustiquaires imprégnées, apporter des textes de dépistages pour mieux diagnostiquer. Aussi, à chaque saison de pluie, nous allons donner ce qu’on appelle la prévention aux enfants », a-t-il justifié en substance. En ce qui concerne la composante VIH/Sida, le ministère ambitionne prendre en charge des personnes vivant avec le VIH. De même, un accent particulier sera mis sur le renforcement du suivi.
En effet, le crédo du « pays des hommes intègres » est d’éliminer le mal du siècle d’ici l’horizon 2030. D’ores et déjà, le ministre de la santé s’est félicité des acquis engrangés dans la lutte. « La prévalence de la maladie dans la population générale se situe à moins de 1% (0,8%) », se réjouit-il. Toutefois, l’infection a une marge beaucoup plus élevée dans les populations à risque que sont les professionnelles du sexe et les consommateurs de stupéfiants dans les sites d’orpaillage. Sur ce point, le ministre Méda est optimisme : « L’un dans l’autre, l’ensemble des subventions va permettre de contrôler le VIH dans ses populations clés en plus de soigner celles qui sont déjà malades ».
Pour avoir contribué pour plus de 30% au budget du Fonds mondial, les Etats-Unis sont un partenaire privilégié de ce fonds tant au niveau global qu’au niveau des pays respectifs. Selon l’Ambassadeur Andrew R. Young, les actions conduites à travers l’Agence des Etats-Unis pour le développement international lors des subventions passées ont permis une réduction importante de la mortalité liée au paludisme. Une avancée qu’il a également mis au compte du gouvernement burkinabè, du Fonds mondial et des autres partenaires au développement, parmi lesquels l’OMS, l’UNICEF. En effet, cette mortalité est passée de 9, 024 décès en 2010 à 3,974 en 2016, soit une baisse de plus de 50% en 7 ans pour la population générale. Pour les enfants de moins de 5 ans, elle est passée de 4,910 décès en 2010 à 2,730 en 2016, soit une baisse de mortalité de plus de 40% pour la même période.
S’agissant de la tuberculose, 22 600 personnes ont été identifiées à ce jour avec un taux de succès de sous-traitement de 78%, selon le chef de division de la gestion des subventions, qui a au passage souhaité plein succès au Burkina Faso dans la mise en œuvre de ces subventions. « Je serai content de revenir dans l’avenir voir ce qui a été fait », a confié Mark Eldon-Edington. Avant de louer l’excellente collaboration entre les donateurs, les partenaires bilatéraux et multilatéraux et surtout le gouvernement et la société civile burkinabè. « J’espère que ça va bien continuer ainsi pour qu’on puisse avoir vraiment une réduction dans toutes ses maladies », a-t-il fortement souhaité.
En rappel, le lancement des subventions intervient au lendemain de l’admission officielle du Burkina Faso comme pays prioritaire de l’Initiative présidentielle contre le paludisme.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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