Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), a tenu une conférence de presse ce lundi 29 décembre 2018, à la bourse du travail de Ouagadougou. A l’ordre du jour, le procès intenté contre leur camarade Nonguebzanga Kaboré pour faits de grève et l’état de mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 13 mars 2017.
« C’est avec surprise que nous avons été informés le 21 janvier 2017 de la convocation du camarade Kaboré, le 13 décembre 2017, pour être jugé à Ouahigouya ; procès reporté au 31 janvier 2018 à notre demande », a lâché le secrétaire général Pissyamba Ouédraogo au tout début de cette conférence de presse.
En effet, pour le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), le procès intenté contre leur camarade pour faits de grève et parallèlement pour décès d’une patiente n’a pas lieu d’être pour la justification que ce dernier n’était pas présent sur les lieux. « Quel que soit le verdict de ce procès, l’histoire retiendra qu’un agent de la santé humaine, militant syndicaliste en grève, donc absent du lieu de travail, avait été rendu responsable et jugé pour le décès d’un patient à la place de ses collègues briseurs de grève… », s’est exprimé Pissyamba Ouédraogo.
Aussi, de l’avis de ce dernier et de celui de l’ensemble du bureau présent à la conférence, tous sont unanimes sur le fait que ce procès constitue une atteinte à leurs libertés de s’exprimer, de revendiquer pour de meilleures conditions ; « ce procès est, le constate-on, bien une atteinte grave aux libertés démocratiques et syndicales », ont-ils fait savoir.
Par ailleurs légitiment-ils leur droit de grever surtout lorsque les procédures sont respectées, « la participation à un mot de grève ne saurait être assimilée à un délit. Et de conclure en soutenant, « pas de faute, pas de procès ».
Protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA
- secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo(au milieu)
Le second point qui a fait l’objet de cette conférence de presse a porté sur l’état de mise en œuvre du protocole d’accord de mars 2017. A ce niveau, le syndicat avoue que le protocole d’accord signé le 13 mars 2017 avec le gouvernement est actuellement en souffrance. Ce qui donc, estime-t-il, « vient corroborer les remises en causes programmées des acquis des travailleurs par le manque de volonté réelle du gouvernement à respecter ses engagements », a noté le premier responsable du syndicat, Pissyamba Ouédraogo.
D’un autre avis du syndicat, ledit procès intervient à un moment où le futur du protocole d’accord trouvé avec le gouvernement demeure encore incertain, « ce procès intervient au moment où les travailleurs de la santé humaine et animale sont préoccupés par des blocages qui, sans solutions urgentes, menacent l’avenir même du protocole », a dit le secrétaire général.
Ce serait donc, si l’on s’en tient aux mots du secrétaire général, tout cet ensemble réuni (procès et protocole d’accord) qui a conduit le syndicat à déposer un préavis de grève pour une durée de 24h en guise d’avertissement, le mercredi 31 janvier 2018(date du procès). Et ce, pour exiger :
L’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs de la santé humaine et animale notamment pour leur appartenance syndicale ;
L’annulation pure et simple du procès inique engagé pour faits de grève contre leur camarade Nonguebzanga Kaboré ;
Le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales, le droit de grève en particulier ;
Et le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017.
De la question relative à l’épuisement des voix de recours pour trouver solution à ces difficultés de manière pacifique, le syndicat explique que de nombreuses démarches ont été effectuées, mais cela n’a abouti à aucune satisfaction de leurs revendications. Et d’ajouter, « après le dépôt du préavis de grève, nous avons noté la mise en œuvre par le pouvoir d’une campagne d’intoxication et de mensonge pour tenter de diaboliser notre syndicat », a fait savoir le secrétaire général.
Il affirme par ailleurs que deux rencontres se sont tenues avec le ministre de la santé (les 17 et 25 janvier 2018), d’où il est ressorti du propos du ministre la position du gouvernement selon laquelle « le gouvernement ne peut pas traiter de telle revendication (annulation du procès) compte tenu de l’indépendance de la justice ».
Déclarant pour terminer, « cette lutte vise à apporter sa contribution à la défense et à l’élargissement des libertés démocratiques et syndicales d’une part et d’autre part à l’amélioration de la qualité des soins à travers l’application conséquente du protocole d’accord », le syndicat exhorte les travailleurs de la santé humaine et animale à se mobiliser pour faire de la lutte un succès.
Tambi Serge Pacôme Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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