La cérémonie de clôture du programme pilote B-Faso Creative lancé en octobre 2017 par Africalia en collaboration avec l’Ambassade royale du Danemark, s’est déroulée dans la soirée du vendredi 26 janvier 2018, à Ouagadougou. Elle a vu la présence effective du ministre de la culture, Issouf Sawadogo, le directeur général du Bureau des droits d’auteur burkinabè, Walib Bara, l’Ambassadeur du Belgique auprès du Burkina Faso et le représentant de Mme l’Ambassadeur du Danemark, entre autres.
Le programme pilote B-Faso creative, c’est 4 mois d’une aventure d’accompagnage de modules de formation au profit de 16 entrepreneurs culturels installés au Burkina Faso et opérant dans les domaines de l’artisanat d’art, arts plastiques et appliqués, musique, cinéma et l’audiovisuel. Ces candidats ont été sélectionnés suite à un appel à candidature.
Concrètement, les modules de formation axées sur « comment élaborer, suivre et évaluer un plan d’affaire ? », « comment financer une entreprise culturelle ? », ont permis aussi d’ausculter les thématiques « comment gérer au mieux son entreprise culturelle », « comment se vendre et commercialiser les produits créatifs par/avec les TIC ? ».
De même qu’un module introductif sur les enjeux de l’entreprenariat créatif. Le programme visait un seul but : Soutenir l’entreprenariat culturel et créatif afin de favoriser un meilleur essor du secteur au « pays des hommes intègres ».
« Les quatre modules ont été dispensées sur les quatre mois à travers des ateliers résidentiels et également à travers une plateforme en ligne via www.africalia.net. Et pour terminer par un coaching pour la prise de parole en public », a expliqué Dorine Rurashitse, gestionnaire programme à Africalia et par ailleurs coordinatrice pour le programme B-Faso Creative, ajoutant que des entrepreneurs de la place ont été invités à venir partager leurs expériences et leurs parcours de vie dont François 1er qui fait la fierté du pays.
Afin de renforcer le programme d’accompagnement d’entrepreneurs culturels et créatifs burkinabè, des mentors venus de divers horizons ont également apporté leur pierre. Il s’agit notamment de Tabara Ly Wane, directrice du groupe Lydel Com, Gbati Jean-Luc Sonhaye, promoteur d’une couveuse d’entreprises culturelles et créatives PAPRICAI et enfin Luc Mayitoukou, responsable d’une agence culturelle et artistique dénommée Zhu Culture basée à Dakar au Sénégal.
Pour Mme Rurashitse, le choix porté sur de ses personnalités n’est pas un fait du hasard : « Leur longévité dans le secteur d’entrepreneur, leur expertise, leur réseau international, leur capacité d’écoute, de dialogue et d’empathie pour les jeunes, à avoir envie de former les générations futures, ont fait que nous les avons choisi (…) ».
A l’issu de la formation, la coordination pédagogique ainsi que les mentors ont sélectionné dans une première étape six meilleurs parmi les 14 entrepreneurs culturels retenus au final au B-Faso Creative. Lors de la cérémonie de clôture du programme pilote, le vendredi 26 janvier, ses candidats se sont prêtés à l’exercice de speeching devant un jury présidé par Michel Saba et un parterre d’invités.
A tour de rôle, ils ont présenté et défendu leurs projets. Et c’est Yannick Sankara, le promoteur d’Afriyelba qui a été le premier à ouvrir le Ball.
Après avoir délibéré, le jury a retenu trois porteurs de projets et leurs a attribué « des incitants » afin de booster leurs activités. Il s’agit notamment de Mamounata Nikiéma (mise à disposition d’un prestataire en TIC), Mahamoudou Nacanabo d’Astus Conseils (bourse de mobilité en France pour renforcer ses compétences) et Yannick G. Sankara d’Afriyelba (équipement audiovisuel et à un abonnement internet haut débit).
Le choix des lauréats a été fait sur la base de critères officiels tels que la maîtrise du projet, sa pertinence du point de vue de son impact sur le secteur considéré, l’adéquation entre le projet et son porteur.
Dans son intervention, le ministre de la culture, Issouf Sawadogo, s’est adressé aux candidats malheureux en ses termes : « Même si vous êtes classés dernier ici, vous êtes outillés pour faire de bonnes affaires ». Il a ensuite révélé qu’il y a des pays où le tourisme, la culture sont des activités qui rapporte beaucoup en numéraire. « Mais chez nous au Burkina Faso, ça ne l’est pas encore », a-t-il déploré. « Ce n’est pas parce que les autres sont plus intelligents que nous. La différence se situe au niveau de la formation », a justifié en substance le ministre de la culture. C’est en ce sens qu’il a souhaité la pérennisation d’une telle initiative.
Pour leur part, les membres du jury ont félicité les porteurs de trois projets pour le grand mérite dont ils ont fait montre et salué le travail des autres opérateurs à travers leurs speechs qui, disent-ils, « traduisent la pertinence de ce programme dans l’acquisition du savoir-faire et d’une maitrise de la gestion d’entreprises culturelles et créatives ».
Aussi, ils ont tenu à encourager les bénéficiaires directs de Be-Faso creative à persévérer dans leur choix professionnel en utilisant les acquis de ce programme pour « le grand bonheur du secteur des industries culturelles et créatives et celui de l’économie du Burkina Faso ».
Le jury a en outre saisi l’occasion pour lancer un appel aux partenaires techniques et financiers pour qu’ils accordent une attention particulière aux requêtes de ses opérateurs.
Dans son adresse à Africalia et à la Coopération danoise, le jury a exprimé ses vifs remerciements. Avant de réitérer sa disponibilité à les accompagner dans la mise en œuvre de leur programme en faveur du développement culturel au Burkina Faso.
Toutefois, il convient de souligner qu’une telle initiative ne s’est pas faite toute seule. « Africalia est l’initiateur mais nous avons un Co-initiateur et un Co-financeur, qui a été la coopération danoise et qui a mis des fonds, une expertise technique », a confié Mme Rurashitse.
Toujours aux titres des partenaires, le programme pilote a été mis en œuvre avec le concours de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso, du Bureau burkinabè des droits d’auteurs et du Fonds de développement culturel et touristique.
Avant de se quitter les lauréats ont reçu chacun, des attestations de formation et de participation au B-Faso Creative et un ouvrage intitulé « législation et règlementation culturelles et artistiques au Burkina Faso » d’Idrissa Zorom.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Encadré : Propos d’une lauréate
Mamounata Nikiéma, réalisatrice et productrice au sein de Pilumpiku Productions
« Le projet que j’ai soumis est un magazine en ligne qui va permettre de donner l’actualité des professionnels du cinéma mais aussi le répertoire des cinéastes, des maisons de productions, des écoles de formation. Et également une boutique en ligne qui va leur donner la possibilité de vendre leurs produits et services. Le prix que je viens d’obtenir va contribuer à optimiser le site. Il est créé mais ça va le rendre encore plus performant et me permettre de le lancer d’ici là. A l’endroit d’Africalia et des différents partenaires, si le projet n’existait pas il fallait le créer parce que mis à part les prix que nous avons obtenu, tout le parcours depuis octobre jusqu’à maintenant, a été enrichissant. La formation nous a donné les clés de l’entrepreneuriat. Et en tant qu’entrepreneur culturel ça nous dispense de toujours attendre les subventions. Nous pouvons créer nous-mêmes des recettes à travers nos activités. Et c’est le plus important ! ».
Propos recueillis par ALGS
Source: LeFaso.net
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