« Relier Ouagadougou et Accra par le chemin de fer », c’est ce qui guidera la première réunion du comité conjoint d’experts sur le projet d’interconnexion ferroviaire entre la délégation venue du Ghana et celle du Burkina. La réunion, prévue pour se dérouler les 15 et 16 janvier 2018, s’est ouverte, ce lundi 15 janvier, à Ouagadougou, en présence du ministre délégué, chargé du développement des chemins de fer du Ghana, l’honorable député Andy Kwamé Appiah Kubi et le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso, Souleymane Soulama.

Le Burkina Faso et le Ghana, pays frères et amis de longues dates, ont décidé de renforcer ces liens entretenus de naguère. En effet, à en croire le propos du ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso, Souleymane Soulama, les deux pays ont une obligation de travailler en tandem pour le renforcement de leurs capacités afin d’offrir à leur jeunesse des opportunités de développement. « Le Burkina Faso et le Ghana sont deux pays frères qui doivent unir leurs efforts pour offrir à la jeunesse des opportunités de mobilité, de développement et d’affaires », a indiqué le ministre à l’ouverture de la réunion.

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ministre délégué, chargé du développement des chemins de fer du Ghana, l’honorable député Andy Kwamé Appiah Kubi

Les rails ! Eh oui, c’est par eux que les deux voisins envisagent de revitaliser leurs liens de coopération. C’est ainsi que, à la suite de visites effectuées dans l’une et l’autre des capitales par, premièrement le président ghanéen à Ouagadougou, et, secondement, une délégation du ministère des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina au Ghana, la nécessité de renouer avec les discussions sur le projet ferroviaire jadis initié ( 17 mai 2004, par protocole d’accord) a regagné les cœurs.

L’objectif de cette première réunion de Ouagadougou, qui est la résultante de toutes ces volontés, est de parvenir à un accord pour une stratégie commune et actualisée de relance du projet. Dit autrement, et comme l’a fait savoir le ministre Souleymane Soulama, c’est « passer à la phase concrète du projet ». Il s’agira, entre autres, d’échanger sur le tracé de la ligne ferroviaire Ouagadougou-Accra, de réviser le protocole d’accord de 2004, d’élaborer et de convenir d’un plan d’actions pour la mise en œuvre du projet, etc.

Dans quels intérêts ?

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le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso, Souleymane Soulama_

Pour le ministre en charge des transports du Burkina Faso, c’est un projet hautement structurant qui permettra le désenclavement du Burkina Faso. « Le projet chemin de fer Ouagadougou-Accra est un projet hautement structurant pour notre pays enclavé de s’ouvrir à plusieurs corridors qui seront hautement bénéfique et historique », a notifié le chef des transports burkinabè.

Projet qui, de l’avis des deux parties, est un partenariat où chacun trouvera son compte, selon l’honorable député Andy Kwamé Appiah Kubi, d’offrir également plus de visibilité et d’emplois aux deux pays afin de faciliter leur intégration. Celui qui est en charge du développement des chemins de fer au Ghana ne cache pas sa joie quant à la volonté des chefs d’Etats de réaliser ce projet : « Nous sommes très heureux de l’initiative de nos chefs d’Etats… », a déclaré le ministre délégué avant de rassurer, « … et je puis vous rassurer que nous allons mettre tout en œuvre pour que le projet soit réalisé », a dit pour terminer Andy Kwamé du Ghana.

Sur quel financement ?

Des dires du ministre Soulama, le projet du chemin de fer Ouaga-Accra, partira de la gare du Sud. « Il partira de Ouaga, de la gare du Sud et passera par Kombissiri, Manga, Yambassé, Pô, et Dakola sur une distance de 218 Km », a précisé le ministre burkinabè. S’agissant donc du financement, il a déclaré qu’il se fera par le truchement d’un BOT (Construction-Exploitation-Transfert). En termes plus clairs, « c’est un partenaire qui va construire, exploiter et transférer aux pays ce, dans un délai défini par les deux Etats. L’Etat (burkinabè) n’aura pas à enlever un franc », a explicité Souleymane Soulama des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière.

Rappelant pour terminer, « nous travaillons pour nos contemporains mais aussi pour l’histoire », le ton des travaux a été donné par le ministre de la partie burkinabè.

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photo de famille regroupant le comité conjoint d’experts, le ministre des transports du BF, le délégué des chemins de fer du Ghana, etc_

En rappel, le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso, Souleymane Soulama, participait du 18 au 22 décembre 2017 à une réunion technique de relance du projet ferroviaire dans la capitale ghanéenne où un consensus a été trouvé pour la tenue d’une première réunion à Ouagadougou dans ce sens. Précédemment à cette réunion, les deux chefs d’Etats du Ghana et du Burkina, Nana Akufo-Addo et Roch Kaboré, faisaient savoir leur intention, lors de la visite du président ghanéen à Ouagadougou, de poursuivre le protocole d’accord de mai 2004(activités du comité conjoint d’experts dans le domaine ferroviaire).

Le comité conjoint d’experts mis en place pour ce projet ne bénéficie que d’un délai de trois mois pour qu’il puisse passer de sa phase projet à la phase de réalisation.

Tambi Serge Pacôme Zongo(Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net