Le groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, première force politique de l’opposition) a animé, ce samedi, 23 décembre 2017 au siège national du parti, à Ouagadougou, une conférence de presse-bilan sur ses activités et actions au cours de l’année parlementaire.

Encore appelée « session budgétaire », la dernière session parlementaire s’est déroulée du 27 septembre au 22 décembre 2017. La conférence de presse se veut donc un bilan à la fois de cette dernière session et de l’ensemble du travail abattu au cours de l’année 2017.

Dans cette perspective, l’on note qu’outre les deux ordinaires, l’Assemblée nationale a tenu deux sessions extraordinaires et une session spéciale (obsèques du défunt Président de l’institution, feu Dr Salifou Diallo). Un récapitulatif fait ressortir que la première session ordinaire a adopté 29 projets de loi, une proposition de loi portant statut de la fonction publique parlementaire et douze questions d’interpellation du gouvernement sur des préoccupations des populations. Elle a aussi connu la création de commissions d’enquête sur le secteur de l’enseignement, le secteur de la santé et sur les réalisations d’infrastructures publiques et l’acquisition d’équipements par les maîtrises d’ouvrages délégués (MOD). Son président, Nicolas Dah, a rappelé, entre autres et au passage, que le groupe parlementaire UPC a voté « contre » la loi de finances rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget de l’État exercice 2017 ; les députés du parti ayant estimé que cela dénote d’un manque de vision du gouvernement qui, trois mois après l’adoption de la loi de finances soumettait « de sitôt » un projet de loi de finances rectificative.

« Cela atteste de son incompétence notoire dans la planification et la gestion de nos maigres ressources », conclut le groupe parlementaire sur ce volet. Cela explique aussi, ajoute le président du groupe, l’abstinence des élus du parti en ce qui concerne la loi régissant la caisse des dépôts et consignations. Se référant au discours du Premier ministre sur la situation de la nation, d’où il est ressorti que le « Burkina se porte de mieux en mieux depuis 2016 » avec une croissance économique en hausse, les conférenciers notent que les mêmes maux d’avant minent encore la société (hausse des prix des denrées de première nécessité, politisation de l’administration, corruption et détournements, mouvements d’humeur des fonctionnaires…).


La deuxième session ordinaire qui vient d’être close avait dans son agenda, quinze projets de loi parmi lesquels, le texte régissant la fonction publique hospitalière, le projet de loi portant programmation militaire quinquennal (pour lesquels le groupe a voté favorable). La session a aussi connu 50 questions d’actualité et orales ainsi que la restitution des travaux de commissions d’enquête précédemment mises en place. En ce qui concerne les sessions extraordinaires, elles ont vu l’adoption de quatorze projets de loi dont celui portant allègement des conditions d’exécution du programme de projets de partenariat public-privé (PPP).

Conformément aux textes régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale, le groupe a tenu ses deux journées en février et en septembre à Bobo-Dioulasso et à Fada N’Gourma, assorties de recommandations au gouvernement.

Nicolas Dah et ses camarades ont en outre pris part à des missions, des foras, des ateliers nationaux, régionaux et internationaux.

Les conférenciers ont également fait excursion dans l’actualité récente qui a rythmé la vie de leur parti à savoir, le départ des treize députés, suivi de la création par eux du groupe parlementaire UPC-RD.  » Vous conviendrez avec moi que ces  »frondeurs » avaient un agenda caché, la preuve avec l’élection du nouveau bureau de l’Assemblée nationale où le MPP a cédé son poste de cinquième vice-président à ce groupe et le poste de huitième secrétaire parlementaire injustement retiré au groupe PJRN (opposition, ndlr) », a soutenu la vice-présidente du groupe parlementaire, Henriette Zoumbaré.

L’actualité nationale a également été scruté par les élus du « parti du lion » à travers notamment les sujets relatifs aux mouvements grève et de revendications des acteurs sociaux.

Dans ce chapitre, et suite à un diagnostic qui fait ressortir une gouvernance mitigée du Burkina, le deuxième vice-président du groupe, le Poé Naaba, a abouti à la conclusion qu’après une trentaine d’années au pouvoir, les responsables du MPP (parti au pouvoir), n’ont plus rien à donner comme réponses aux préoccupations et répondre aux attentes des Burkinabè.

Néanmoins, tout en invitant également le gouvernement à écouter les critiques de l’opposition que de les contrebalancer, les députés de l’UPC ont réaffirmé leur engagement à toujours maintenir le cap dans la défense des intérêts des populations.

OL

Source: LeFaso.net