La Chambre des mines du Burkina organise du 21 au 23 décembre 2017 à Ouagadougou un atelier de renforcement des capacités des députés sur la bonne gouvernance dans le secteur minier. Cet atelier vise à permettre aux parlementaires de jouer correctement leur rôle dans la gouvernance du secteur minier au Burkina.

Le député, selon les textes, a pour mission de voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. Seulement, il existe des secteurs spécifiques pour lesquels, le député a besoin d’être mieux outillé pour jouer correctement son rôle. C’est donc pour aider l’élu dans cette tâche que la Chambre des mines a initié l’atelier de renforcement des capacités des membres du Réseau des parlementaires pour la bonne gouvernance des ressources minérales (RP/BGRM). « La Chambre des mines a estimé qu’il était important d’organiser la présente session de formation afin de permettre aux parlementaires pour la bonne gouvernance des ressources minérales, de remplir leur mission de manière effective au regard de la spécificité du secteur minier », a indiqué Tidiane Barry, président de la Chambre des mines du Burkina.

Les mines, un secteur porteur


Le Burkina est depuis 2009 un pays minier. Le nombre des sites et la manne financière générée sont allés croissants. Le 9 décembre 2017, sa douzième mine est entrée en activité. En 2016, les recettes d’exportation se chiffraient à 1 022 milliards de francs CFA. Les sociétés minières emploient environ 8000 personnes et versent près de 200 milliards de francs CFA par an à l’Etat. Des chiffres confirmés par Karidia Zongo, coordonatrice du réseau des parlementaires : « le secteur minier a, à lui seul, participé au chapitre des recettes propres du Burkina à hauteur de 16% ».


Les mines sont aussi généreuses au Burkina. En 2015, 43 tonnes d’or brut ont été extraites. La quantité estimative pourrait dépasser les 50 tonnes cette année. Seulement, le secteur, peut-être dû à sa spécificité, souffre de certains mauvais clichés. « L’activité minière est perçue comme un pillage organisé de nos ressources et un potentiel danger pour les générations futures parce qu’elle s’apparente à d’importants manques à gagner en termes de recettes fiscales, une régression des conditions de vie des populations, une dégradation à grande échelle de l’environnement, etc. », a reconnu l’honorable Zongo.

Contribuer à redonner l’image du secteur minier


Les députés ont donc pour mission de voter des votes pour garantir les intérêts des populations dans le secteur et rassurer toutes les parties prenantes. Ils devront aussi veiller l’ application effective de ces lois. C’est l’un des objectifs de l’atelier. « Cette formation se veut un cadre d’échanges, de dialogue et de partage d’idées entre participants et formateurs. La Chambre des mines espère qu’au sortir de cette session, les parlementaires appréhenderont mieux la spécificité du secteur minier et contribueront à la résolution des différends qui naissent entre l’administration publique et les sociétés minières suite à l’interprétation des textes », a souhaité Tidiane Barry.


Durant ces trois jours, les participants auront droit à des communications sur divers thèmes. « Cycle de vie d’un projet minier et les acteurs impliqués », « historique du secteur minier au Burkina et du paysage minier », « évolution des textes législatifs du secteur minier au Burkina », « la situation de l’orpaillage », « la fiscalité minière au Burkina », « impact socioéconomique du secteur minier », « le rôle du député pour une bonne gouvernance du secteur minier » sont, entre autres, les thématiques qui seront abordées au cours de cet atelier.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source: LeFaso.net