« La prolifération des habitats spontanés et la problématique de l’accès à un logement décent : quelles solutions pour une saine urbanisation et l’effectivité du droit au logement au Burkina Faso ? », tel est le thème retenu pour la deuxième session ordinaire de l’année 2017 du Conseil économique et social (CES), qui s’est tenue du 2 au 9 novembre 2017, à Ouagadougou. Au sortir de ces échanges, des recommandations ont été formulées.
« Après vingt-huit (28) jours d’échanges francs et constructifs entrecoupés de
sortie terrain, nous pouvons légitiment être fiers et nous féliciter de la qualité du travail accompli », soutient le docteur Moïse Napon, président du Conseil économique et social dans son discours à l’occasion de la clôture de la session. Les points de réflexions inscrits à l’ordre du jour et dont l’objectif recherché était la contribution d’une mise en œuvre réussie du plan national de développement économique et social (PNDES) sont, des dires du président Napon, tous épuisés. Cela a été possible grâce à des échanges dits fructueux sur l’état des lieux de la prolifération du phénomène de l’habitat spontané, le cadre institutionnel et juridique du secteur de l’urbanisme et de l’habitat, la problématique du droit au logement, et l’esquisse de solutions pour une urbanisation durable et l’effectivité du droit au logement.
Si le président du conseil économique et social montre une satisfaction vis-à-vis des résultats des travaux, il ne cache pas cependant, les nombreux défis notamment la prolifération démesurée des habitats spontanés (non lotis) et l’occupation anarchique des espaces, qui restent à relever. A cet effet, le conseil a formulé des recommandations dont la mise en œuvre effective et diligente pourrait permettre une résolution adéquate des problèmes. Il s’agit plus exactement de :
l’apurement urgent du passif du foncier urbain avant la reprise des opérations de lotissements ;
la résorption des quartiers d’habitats spontanés en s’appuyant sur une large concertation entre l’Etat, les Collectivités territoriales et les populations ;
la conception de stratégies de large sensibilisation des populations en vue de changer les mentalités sur la perception du droit au logement ;
la viabilisation des sites de logements sociaux afin de permettre aux attributaires de disposer de logements de qualité ;
l’application effective et rigoureuse des textes sur la gestion du foncier urbain, etc.
Rappelant un fait assez inédit intervenu au cours de la session, celui des citoyens venus exprimer à la fois leur satisfaction, inquiétude et attentes des résultats des travaux, M. Napon, a profité tirer la sonnette d’alarme quant à la résolution du phénomène de prolifération des habitats spontanés.
Il ressort d’une manière générale des travaux que l’urbanisation est en passe de se confondre avec celle générale du développement. Car c’est désormais dans les villes que la majorité de l’humanité vit.
Pour rappel, la cérémonie d’ouverture présidée par le président du CES, a eu lieu dans la salle des sessions de l’Institution. Et a connu la présence effective de présidents d’institutions, de membres du gouvernement, du corps diplomatique, d’organisations internationales et interafricaines, d’autorités administratives, et bien d’autres personnalités.
Les travaux, eux, se sont déroulés en plénières et en commissions. Des sous thèmes en lien avec le thème central, ont également été développés en communications. Ce sont :
les enjeux et défis de l’urbanisation au Burkina Faso : Bilan diagnostic de la mise en œuvre de la Politique nationale de l’habitat et du développement urbain ;
la gestion prospective du territoire : le Schéma National d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire à l’horizon 2040 ;
les stratégies de prévention et de viabilisation des zones d’habitats spontanés : enjeux défis et perspectives ;
Les Collectivités territoriales faces aux défis de l’urbanisation : quels rôles et responsabilités des acteurs dans le contexte de la communalisation intégrale ;
Le bilan de l’opération pilote des dix mille (10 000) logements et l’opérationnalisation du programme national de construction des quarante mille (40 000) logements ;
Contribution des promoteurs immobiliers à la réalisation de logements décents et accessibles au plus grand nombre.
Tambi Serge Pacôme Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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