Le président kényan, Uhuru Kenyatta, la main posée sur la Bible, a prêté serment mardi pour un second mandat de cinq ans après avoir largement remporté l’élection présidentielle du 26 octobre, boycottée par l’opposition emmenée par Raila Odinga.
Le président du Kenya Uhuru Kenyatta a été investi, mardi 28 novembre à midi, pour un second et, selon la Constitution, dernier mandat à la tête de son pays divisé, comme en témoigne la dispersion au même moment par la police d’opposants qui voulaient organiser leur propre rassemblement.
Réélu à la présidentielle d’octobre, boycottée par l’opposition, Uhuru Kenyatta a prêté serment sous les vivats des 60 000 personnes rassemblées dans le stade de Kasarani, dans le nord-est de la capitale Nairobi, promettant notamment son « allégeance à la République du Kenya ».
Mais la fanfare militaire et la présence de 13 chefs d’État, principalement africains, dans ce stade bondé, où le président a scellé son maintien à la tête du pays pour cinq années supplémentaires, sont l’arbre qui cache la forêt.
Cette prestation de serment signale certes la fin d’une saga électorale marquée notamment par l’invalidation en justice de la présidentielle du 8 août, mais le pays sort meurtri de cet exercice démocratique, qui lui a rappelé ses profondes fractures ethniques, géographiques et sociales.
L’opposition promet une campagne de désobéissance civile
Sur fond de déploiement sécuritaire important dans Nairobi, la police a bouclé mardi un terrain du sud-est de la ville où l’opposition entendait organiser son propre rassemblement. À coups de gaz lacrymogènes et de tirs de semonce, les forces de l’ordre ont joué au chat et à la souris avec des groupes de partisans de l’opposant Raila Odinga, environ 200 au total, qui tentaient de se rendre sur les lieux, selon un journaliste de l’AFP.
Le chaos a également été au rendez-vous autour du stade de Kasarani, où la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des partisans du président qui tentaient de pénétrer dans le stade déjà rempli. Ces échauffourées ont fait plusieurs blessés.
Depuis plusieurs semaines, l’opposition répète ne pas reconnaître la victoire de Uhuru Kenyatta et a promis de poursuivre une campagne de « désobéissance civile » suivie jusqu’à présent de manière inégale par ses partisans. Mais Delmas Obari, venu de l’ouest du pays, est confiant : « Je suis sûr que mon président peut unir tous les kényans. Je prie pour la paix. Aujourd’hui, après la prestation de serment, nous serons heureux ». La vendeuse de légumes, Joséphine Wambuyu, quant à elle, compte sur le programme économique du président : « J’attends du développement, de l’emploi, et surtout, pour nous qui faisons du commerce, de la croissance ».
ALGS
Sources : AFP, RFI
Source: LeFaso.net
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