La deuxième édition de la Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) a ouvert ses portes, ce jeudi 28 septembre 2017, dans la salle de conférence de Ouaga 2000. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président du Faso, Roch March Christian Kaboré. Trois jours durant, les participants vont réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour une meilleure intégration des mines dans les économies africaines.

« L’enjeu du développement minier pour l’Afrique est de faire en sorte que le secteur minier contribue de façon significative et rapide au développement économique et social inclusif, à travers des investissements structurants et d’entrainement des autres branches de l’économie », a déclaré le ministre des Mines et des Carrières dans son discours d’ouverture de l’édition 2017 de la SAMAO. Et c’est cet enjeu qui a guidé le choix du thème « Quelles stratégies pour une meilleure insertion du secteur minier dans les économies des pays africains ? » Selon Oumarou Idani, ce thème se veut à la fois ouvert et encadré : « Encadré parce que nos échanges n’ont pas vocation à être théoriques, ni ‘’aériens », mais doivent porter sur des stratégies pratiques et mécanismes qui amplifient et rationnalisent les apports réciproques entre le secteur minier et les autres secteurs de nos économies nationales et communautaires ; ouvert en raison de l’éventail des sous-thèmes qui peuvent couvrir tous ses contours ».


Le secteur minier occupe une place importante dans l’économie du Burkina Faso depuis une décennie. En effet depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation devant le coton dont le Burkina Faso est le premier producteur en Afrique. En 2015, sa part dans les recettes d’exportation a été de 65,2%. Dans la même période, le secteur minier a contribué pour 15,9% aux recettes de l’Etat et à hauteur de 8,3% à la formation du PIB du pays. Les emplois locaux sont de l’ordre de 10 000 et la part des entreprises locales dans la fourniture des biens et services miniers se limite encore à 14%. Ce sont là quelques statistiques livrées par Oumarou Idani pour qui l’on peut déjà se réjouir de ce que le pays a obtenu le statut de pays conforme à la norme de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le Burkina Faso est du reste classé 20e selon les résultats de l’indice de gouvernance des ressources naturelles 2017 sur 81 pays évalués par the Naturel Resource Governance Institute.


Cette 2e édition de la SAMAO qui sera ponctuée d’exposés-débats, de communications, de panels autour du thème choisi et des visites de stands et autres rencontres B to B sera également une occasion pour le Burkina Faso de relancer la coopération minière avec le Maroc, pays invité d’honneur. « On a la possibilité, on a les ressources humaines, on a les ingrédients pour qu’on puisse aller plus loin pour voir un développement durable des mines profitable à l’économie africaine, aux collectivités locales qui ont besoin des mines pour pouvoir se développer davantage. Nous avons un potentiel humain extraordinaire, nous pouvons même alimenter l’économie internationale et donc nous avons intérêt à développer davantage l’axe Burkina Faso-Maroc et bien sûr tous les pays africains des instituts de qualité pour la formation des ressources humaines », a confié AZIZ Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable du Royaume du Maroc. Pour le ministre marocain, il y a une volonté affichée entre le Burkina Faso et le Maroc d’aller plus loin en la matière à travers la mise en place d’un cadre de coopération.


Pour le président du Faso, la tenue de cette deuxième édition de la Semaine des Activités minières d’Afrique de l’Ouest est déjà une grande victoire « parce que nonobstant l’aspect sécurité, les sociétés minières sont installées au Burkina Faso et continuent à produire de l’or… Nous devons féliciter cette confiance qui est toujours renouvelée au Burkina Faso ». Pour le président Roch M. C. Kaboré, le thème choisi qui vise à voir par quelles stratégies passer pour faire en sorte que l’exploitation minière dans les pays puisse servir à la croissance, au développement et à la création d’emploi, est un thème important.

« Ce que l’on peut souhaiter simplement c’est de dire qu’avec le secteur minier, en dépit des taxes et autres que l’Etat perçoit, il est important qu’il y ait un développement, un partenariat à la base notamment sur les services avec les Burkinabè. Et à ce niveau nous considérons qu’au lieu d’importer des produits alimentaires, de commander des choses que nous pouvons fournir localement, il y a nécessité que les montants qui sont versés à l’extérieur servent au développement local », a-t-il conclu.

L’état des mines au Burkina Faso

Selon le trimestriel d’information ‘’Burkina Mining News » du Ministère des Mines et des carrières, l’état actuel des mines peut être résumé comme suit : 11 mines en production, 10 permis d’exploitation délivrés, 02 mines en suspension pour raisons économiques et 03 mines en arrêt. Parmi les onze mines en production on dénombre 10 mines d’or et une mine de zinc. A ce titre on peut citer les mines d’or de Bissa, Taparko et Bouroum situées dans les provinces du Bam, du Sanmatenga et Namentenga, région du Centre-Nord et détenues par la société Nordgold. On a également la mine d’or de Youga située dans la province du Boulgou, région du Centre-Est et détenue par la société Avesoro (MNG), la mine de Guiro située dans la province du Namentenga, région du centre-Nord et détenue par la société Komet Resources pour ne citer que ceux-là.

La seule mine de Zinc est celle de Perkoa située dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest et détenue par la société Glencore International.


Des 10 permis d’exploitation délivrés au promoteurs miniers, deux mines d’or sont en construction effective à savoir la mine d’or de Houndé située dans la région des Hauts-bassins et détenue par la société Endeavour et la mine d’or de Boungou, située dans la région de l’Est et détenue par la société SEMAFO. Les deux mines qui ont suspendu leur construction sont la mine d’or de Niaka nogbélé située dans la région des Cascades et détenue par la société Teranga Gold et la mine d’or de Konkera située dans la région du Sud-Ouest et détenue par la société CENTAMIN.

Parmi les mines en arrêt on a deux mines de manganèse et une mine d’or. Ce sont respectivement la mine de manganèse de Tambao située dans la région du Sahel et détenue par Pan Africa Burkina, la mine de Kiéré située dans la province de Tuy, région des Hauts-bassins et détenue par la société Burkina manganèse et la mine d’or de Inata située dans la province du Soum, région du Sahel et détenue par la société Avocet Mining.

Au regard de la contribution importante du secteur minier dans l’économie, le Burkina Faso gagnerait donc à ‘’diversifier l’exploitation des ressources minérales notamment en attirant les investisseurs à explorer d’autres types de métaux comme le manganèse, le cuivre, et créer un tissu économique plus étoffé en fournissant aux sociétés minières des biens et services de qualité. Ce qui permettra de mieux profiter des retombées économiques de ce secteur ».

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net