A quelques jours de la rentrée scolaire 2017-2018, certains parents d’élèves de la ville de Bobo-Dioulasso rencontrent d’énormes difficultés pour scolariser leurs enfants. Ainsi, comme chaque année, la rentrée scolaire ruine « les maigres budgets » des parents d’élèves.
La rentrée scolaire s’annonce bon gré mal gré pour les parents d’élèves. En effet, les dépenses liées à la rentrée des enfants sont énormes et les parents sont le plus souvent confrontés à des difficultés financières chaque année. Cette année, même constat dans certaines villes du Burkina Faso, notamment à Bobo-Dioulasso où nous avons rencontré des parents d’élèves qui s’attèlent à l’achat des fournitures ou encore au payement des frais de scolarité.
Ainsi, pour faire face à ces frais, certains parents vont diminuer leurs dépenses courantes afin d’acheter ce dont leurs enfants ont besoin pour la rentrée scolaire. D’autres sacrifieront une partie de leur budget lié à leur plaisir personnel. Monsieur Sanou Bakary, commerçant au grand marché de Bobo, peine à payer de quoi préparer la rentrée prochaine pour ses cinq enfants.
En cette période plus délicate, « les fournitures, les frais d’inscription ainsi que les uniformes scolaires, tout est devenu cher. Nous avons du mal à acheter quelque chose ici », a-t-il lancé.
- Commercant Souleymane
Et de poursuivre avec tristesse : « certains parents sans moyens n’ont pas d’autres solutions que de laisser leurs enfants chômer cette année pour attendre l’année scolaire prochaine ».
Monsieur Ouédraogo est père de deux enfants. Il explique son amertume : « Jusque-là, je n’ai encore rien payé comme objets scolaires pour mes enfants. Et peut-être qu’ils seront obligés de réutiliser une grande partie des fournitures de l’année précédente parce qu’on constate qu’au fur et à mesure qu’on s’approche de la date officielle de la rentrée scolaire, les prix des objets scolaires continuent d’augmenter », a déploré ce dernier.
Si pour les uns la rentrée scolaire donne des vertiges, pour les autres les préparatifs vont bon train. Madame Fatimata Dembélé, se dit déjà prête avec ses enfants. Selon elle, les préparatifs pour cette année scolaire ont commencé depuis quelques mois déjà. « Moi j’ai déjà commencé à acheter les objets scolaires (les cahiers, stylos, les sacs, les livres, les tenues). Comme je ne peux pas tout payer, j’achète l’essentiel et ils pourront aussi utiliser les objets de l’année passée », affirme cette dernière.
- Jonas Badiel
Jonas Badiel est un agent communal. Il affirme avoir déjà tout budgétisé pour la rentrée scolaire. Il se dit confiant : « Personnellement, je me suis déjà préparé. C’est difficile, mais je ne peux pas compromettre l’avenir de mes enfants. Je vais me casser en mille morceaux pour qu’ils aient le nécessaire pour l’école ». Pour cette rentrée scolaire, il avoue que ce n’est pas facile car les prix des articles scolaires ne sont pas abordables sur le marché. Ainsi, a-t-il lancé un cri de cœur au nom des parents d’élèves pour que la subvention de l’État dans les établissements puisse arriver à temps pour soulager certains parents en difficulté. « Souvent, la subvention arrive et nous les parents, nous avions déjà fini de payer nos cahiers », a lancé monsieur Badiel.
Beaucoup n’ont pas les moyens pour faire face au coût de cette rentrée scolaire. Même constat chez les commerçants vendeurs de fournitures scolaires et les propriétaires d’établissements scolaires. Cette année, l’affluence n’est pas au rendez-vous comme celle précédente.
- Directeur Kossouvi
Monsieur Koffi Kossouvi, directeur du lycée promotion de Bobo-Dioulasso, affirme que les inscriptions ont débuté au sein de son établissement depuis le mois de Juillet, mais jusqu’à présent on ne sent pas la rentrée, « parce que l’engouement n’est pas au rendez-vous cette année comme les années précédentes où généralement à cette période, nous avions beaucoup d’inscrits », a expliqué ce dernier.
Le constat est le même chez Souleymane, vendeur d’articles à l’entrée du grand marché de Bobo, où il y a peu d’affluence. Cependant, il se dit inquiet quant à la lenteur du marché cette année et espère que la situation changera dans les jours à venir.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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