Un rapport « mensonger », c’est ainsi que l’Institut polytechnique privé Shalom (IPS), qualifie les conclusions du rapport de suivi-contrôle des institutions privées d’enseignement supérieur (IPES). Classé dans la catégorie des établissements ayant refusé de recevoir l’équipe d’inspection de la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGEsup), les premiers responsables de l’institut parlent plutôt, d’une enquête qui n’a pas été conduite selon les règles administratives. Ce mardi 19 septembre 2017, l’administration de l’IPS a organisé une conférence de presse, afin de lever le voile sur les conclusions d’une enquête, qui « discrédite » les IPES.
Ce tout premier rapport sur le suivi-contrôle des IPES, à en croire le Directeur général de l’institut polytechnique privé Shalom, Martin Kiendrébéogo, risque de ternir l’image et la réputation de certaines institutions, dont l’IPS. « Nous avons été approchés par un certain nombre de parents d’élèves, qui se demandent à la limite, s’ils ne vont pas désinscrire leurs enfants de l’IPS. Comparativement à l’année dernière, nos inscriptions ont nettement chuté » a-t-il affirmé.
Pourtant, monsieur Kiendrébéogo soutient : « L’IPS n’a pas refusé de collaborer avec l’équipe chargée du suivi-contrôle ». Puis de poursuivre : « Etant donné que l’IPS n’était pas du tout informé d’une telle activité par le ministère et face à l’impossibilité de l’équipe de fournir ses documents d’authentification et d’identification, il leur a été suggéré de passer au secrétariat prendre audience (…). Curieusement, les enquêteurs ont quitté l’IPS sans rien entreprendre dans le sens de la suggestion ».
Selon Martin Kiendrébéogo, l’enquête des établissements privés n’a pas été effectuée selon les règles de l’art. Ainsi, il soutient que les dispositions du cahier des charges précisent que l’évaluation des établissements doit être faite, selon un arrêté du ministère en charge de l’enseignement supérieur, qui définit les modalités de ladite évaluation. « L’arrêté n’a pas été pris, les institutions n’ont pas été informées » a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il y a des règles administratives pour l’audit dans ce pays (…). Nous trouvons inadmissible qu’on fasse un rapport sur une structure sans l’avoir entendue. Nous ne remettrons pas en cause le bien-fondé de l’enquête, mais nous pensons simplement que l’équipe d’enquêteurs a bâclé son travail ».
C’est dans ce sens, selon le directeur de l’institut Shalom, que la DGEsup a par la suite, « convié les établissements qui n’ont pas été évalués ou mal évalués, à fournir des documents pour que l’évaluation puisse être reprise » a-t-il signifié, déplorant le fait que : « C’est après avoir publié un rapport mensonger qu’on revient dire, si vous estimez que vous n’avez pas été bien classé, vous pouvez envoyer des documents pour qu’on vous reclasse. Ça veut dire que le travail a été très mal fait ».
Ce n’est pas le rôle du ministère…..
« Ce qui nous conduit à rejeter ce rapport, c’est qu’à la date d’aujourd’hui, le ministère n’est même pas capable de nous dire, quels sont les établissements pour lesquels, il a donné une autorisation, selon les filières pour lesquelles, cet établissement a fait la demande » a signifié Dr Issa Kobyagda, membre du conseil scientifique de l’IPS.
De son avis, l’actualisation de la base des établissements était l’une des premières conditions de cette enquête.
Aussi, si l’Etat a dévolu la fonction de l’assurance qualité au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), Issa Kobyagda estime qu’il ne revenait pas au ministère de se prononcer sur la qualité des institutions. » Il ne s’agit pas pour l’Etat de dire, tel établissement est le meilleur, ce que l’Etat pouvait dire au sujet de ce rapport, c’est la conformité ou non de l’établissement par rapport aux dispositions du cahier des charges ».
Etablissement formellement reconnu par le ministère en charge de l’enseignement supérieur, l’IPS a une crédibilité qui réside dans la qualité de son corps professoral et son réseau de partenaires, selon le Directeur général. L’institution enregistre à ce jour, 90 enseignants, dont 10 enseignants de rang magistral, 72 de rang B (maitres-assistants, assistants) et 8 professionnels. Martin Kiendrébéogo a par ailleurs annoncé que la DGEsup a pris l’engagement de publier un rapport complémentaire dans les meilleurs délais, en vue d’améliorer son rapport et permettre aux établissements qui le souhaitent, de fournir les documents nécessaires pour leur réévaluation.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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