Cyrille Bandiba Ouoba est le président du Diawaba Diawaba football club de Fada. Dans l’interview qu’il nous a accordée le vendredi 8 septembre 2017, il revient sur la relégation de son club en 3e division (D3) et la décision de la FIFA de faire rejouer le match Sénégal-Afrique du Sud.
Lefaso.net : Comment se porte Diawaba Diawaba football club ?
Cyrille Ouoba : Le Diawaba Diawaba football club se porte, j’allais dire, ni bien ni mal. Parce que nous étions dans le championnat de 2e division de la saison sportive 2016-2017 et en fin du championnat nous avons été classé 14e et les clubs classés 12e jusqu’à 16e sont relégués en 3e division c’est-à-dire en division inférieur. Nous avons été touchés par la mesure, donc nous évoluerons en D3 la saison prochaine. Sur le plan sportif, ce n’est pas un résultat positif pour nous.
Lefaso.net : pourquoi le nom Diawaba Diawaba ?
Il faut aller d’abord à l’origine même de la création du club en 1996 à la première édition de la coupe du député Ernest Thiombiano. Il n’y avait pas de club. En tant que jeunes, il fallait se retrouver pour créer un club. Comme la CAN 96 s’était déroulée en Afrique du Sud avec les Bafana Bafana, il fallait trouver un nom pour le club que nous avons créé. Nous nous sommes inspirés du nom “Bafana Bafana” de l’équipe sud-africaine pour donner le nom Diawaba Diawaba à notre club. “Diawaba Diawaba” était une proposition d’un des nôtres qui n’est plus de ce monde, Soumaila Diabri, et cela signifie “être des jeunes garçons” en gourmantché. Nous l’avons gardé ainsi en référence à Bafana Bafana qui avait remporté la CAN’96. La première édition de la coupe du député avait aussi été remporté par Diawaba Diawaba football club la même année.
Lefaso.net : Quels sont les objectifs du club pour la saison prochaine ?
Les objectifs du club pour la saison prochaine, c’est de retrouver la division supérieure, c’est-à-dire la 2e division et nous sommes déjà en train de nous préparer pour cela. Nous avons pris le bureau en mi saison et il y avait des situations qui étaient là et que nous avons géré comme on pouvait. C’est sur le plan sportif vraiment que les choses n’ont pas marché sinon, nous n’avons aucun problème particulier avec les joueurs que ce soit sur le plan financier, matériel et autres. Au niveau de l’encadrement sportif avec les joueurs, nous avons hérité d’un groupe qui n’a pas été à la hauteur de nos ambitions et il y avait beaucoup de situations à l’interne qu’il fallait apurer.
Lefaso.net : Peut-on s’attendre à un renforcement de l’effectif au début du championnat 2017-2018 ?
Tout à fait ! Mais il faut réorganiser les choses. Nous sommes en train de voir comment créer la motivation du groupe parce qu’il faut le dire, ce qui a conduit notre descente en D3, c’est parce qu’on n’avait pas une équipe solide, mais un groupe. Donc c’est une situation dont nous avons hérité avec des groupuscules à l’interne. On a tout fait pour payer les joueurs et la question des licences avait été traitée avant notre arrivée. Actuellement, nous sommes sur le point de créer une équipe voire un noyau fort sur lequel compter et renforcer sur la base de ce que l’encadrement va nous demander.
Lefaso.net : Quel accompagnement bénéficiez-vous de la Fédération burkinabè de football et de la ligue régionale de l’Est ?
Nous bénéficions plus ou moins de l’accompagnement de la ligue sur le plan technique. Parce qu’il faut dire que le président de la ligue régionale étant à Ouagadougou, nous avons beaucoup plus travaillé avec le secrétaire général de la ligue sur le plan technique qui nous a accompagnés. Et je tiens à le remercier parce que sans accompagnement, ce n’était pas évident sur le plan technique.
Mais en ce qui concerne la Fédération, il faut dire que nous avons eu la subvention donnée aux clubs. Par rapport à la gestion, nous l’avons eu malgré que cela venait de manière très tardive mais la seule chose que nous déplorons est liée au règlement intérieur du statut de la 2e division qui fait que descendre 5 clubs d’un coup en D3 dans un pays où nous travaillons à faire émerger le football, cela n’est pas intéressant. Reléguer le Diawaba en D3 fait que c’est toute une région qui n’est plus représentée et le championnat va se résumer à quelques régions et tôt ou tard, vous allez constater que c’est un championnat qui va se résumer à Ouagadougou, Bobo Dioulasso et quelques villes de l’intérieur du pays.
Pourtant, il faut créer cette motivation dans les autres régions pour qu’on puisse retrouver les clubs dans la division d’élite et permettre à notre football d’évoluer, sinon en termes d’accompagnement financier il n’y a pas de problème.
Lefaso.net : La FIFA a décidé de la reprise du match Sénégal – Afrique du Sud. Quel commentaire en faites-vous ?
Je trouve cette décision scandaleuse pour la faîtière mondiale du football de revenir sur des faits qui n’engagent en rien les équipes en questions. Ce sont des faits de jeu et souvent c’est cela qui fait la beauté du football. Quand je prends le Burkina en Algérie dans le cadre des qualifications du mondial passé où nous savons que notre match a été volé, tout le monde a vu ce qui s’est passé. Le match n’a pas été repris malgré que nous nous sommes plaints du traitement de nos joueurs en Algérie.
L’Algérie est partie au mondial. C’est comme si aujourd’hui, la FIFA a un parti pris pour certaines équipes ou travaille à les privilégier. Je pense que ce sont des faits de jeux et l’arbitre a été radié à vie. C’est une sanction qu’elle a jugée normale mais cela ne doit changer en rien le résultat acquis sur le terrain.
Il faut que la FIFA travaille à ne plus qualifier des arbitres qui ne sont pas à la hauteur parce qu’il s’agit de cela. Est-ce la faute au Burkina, à l’Afrique du Sud ou à quel pays ? Ce sont eux qui ont programmé l’arbitre et si il a été mauvais, c’est de leur responsabilité, qu’ils s’assument. Reprendre le match, c’est triste pour le football mondial qui depuis un certain temps commence à prendre une tournure où l’argent est maître. C’est vraiment triste et il est souhaitable que toutes les Fédérations s’unissent par rapport à ce comportement. Cela va devenir une jurisprudence si ce match se rejoue. Parce qu’à chaque fois qu’il y aura une erreur, il faudra rejouer le match.
Nous suivons les choses à l’échelle mondiale. Il y a la Ligue des champions où les erreurs ne manqueront pas. Pourquoi vouloir rejouer le match et pourquoi attendre pratiquement à la fin des éliminatoires pour parler de cela ? Il y a des non-dits dans ce que la FIFA est en train de vouloir faire et je trouve qu’on veut privilégier le Sénégal qui est vraiment en mauvaise posture actuellement. Parce que lors de la double confrontation contre le Burkina, ils ont cru que le Sénégal allait se hisser en tête de poule. Comme tel n’est pas le cas, il faut chercher un autre moyen parce que maintenant on sent que le Burkina ou le Cap-Vert peuvent passer. Dès la première journée, si la décision de rejouer le match tombait, personne n’allait se plaindre. Vraiment je trouve que c’est scandaleux pour la FIFA de revenir sur les faits pour pouvoir en faire une règle.
Entretien réalisé par Soumaila SANA
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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