Depuis un certain temps, l’on a constaté que les primes d’assurances ont augmenté dans toutes les banques de notre pays. Dans une interview que nous a accordée le président de la ligue des consommateurs, Gilbert Hien Somda, celui-ci ne cache pas sa colère vis à vis de cette nouvelle mesure. Il la juge inopportune. Aussi, dit-il : « l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB) n’a pas pris la peine d’expliquer les motifs de cette augmentation ». Pour en savoir plus, lisez !
Faso.net : Pouvez-vous-vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Gilbert Hien Somda, président de la ligue des consommateurs du Burkina Faso.
Que savez-vous de l’augmentation des primes d’assurances liées aux prêts bancaires ?
Gilbert Hien Somda : Nous avons pris connaissance de cela par le biais de certains de nos membres qui travaillent dans des banques de la place. C’est d’ailleurs ceux-ci, qui nous ont informé, il y a de cela un mois. Selon eux, il se passe des choses pas trop catholiques au niveau des sociétés d’assurances du Burkina.
Dites-nous, M. Somda, est-ce que depuis lors, vous êtes entré en contact avec l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB) ?
En son temps, nous avons essayé de rentrer en contact avec l’association. Cela, sans succès. Nous avons juste pu avoir le numéro d’une certaine Mme Bationo, également membre de l’APSAB. Cette dernière, lorsque nous l’avions jointe par téléphone, nous a signifié que cette augmentation n’était rien d’autre qu’une application des textes qui régissent le fonctionnement des assurances.
Avec cette augmentation, nous avons constaté que, lorsque l’on contracte un prêt, la prime d’assurance passe du simple au triple, voire multipliée par quatre dans certains cas.
La question que nous nous posons est la suivante : pourquoi est-ce que c’est maintenant que les sociétés d’assurances ont décidé d’augmenter les primes d’assurance ? Cette question, nous avons souhaité la poser au président de l’APSAB. Nous avons cherché à rencontrer celui-ci à maintes reprises mais, il ne nous a jamais reçu.
Nous avons voulu, qu’il nous explique le pourquoi de cette augmentation. Normalement, elle devait être expliquée aux clients avant son entrée en vigueur. Cela fait un mois que nous attendons des explications, mais sans suite favorable.
Apres s’être repartis dans plusieurs banques de la place, nos membres se sont rendu compte que tous ceux qui viennent pour des prêts, subissent déjà cette augmentation. Les assureurs n’ont pas envie de communiquer puisqu’ils appliquent déjà. Nous aurions voulu qu’ils nous montrent les textes. Le plus souvent, quand les gens prennent un prêt, ils ne regardent pas la prime d’assurance, c’est l’argent qu’ils veulent. C’est plutôt au moment du remboursement qu’ils s’en rendent compte. L’assureur, lui, il prend tranquillement son argent.
Quel peut être l’impact d’une telle augmentation pour le consommateur ?
Les prêts vont couter très cher.
Qu’est-ce que la ligue prévoit faire dans les jours à venir si rien n’est fait ?
La ligue souhaite tout d’abord rencontrer l’un des responsables de l’APSAB pour échanger sur les motifs de cette augmentation. Si cette augmentation s’avère inévitable, nous allons demander à ce qu’elle soit différée dans deux ou trois ans quand les burkinabè se porteront mieux. Actuellement, les gens n’ont pas d’argent. C’est bientôt la rentrée scolaire, ce n’est pas au moment où le gens se ruent vers les banques pour contracter des prêts scolaires qu’il faut décider d’augmenter les primes d’assurances. Ce n’est pas ainsi que nous allons contribuer au développement de notre pays.
Aussi, on nous a fait savoir qu’il ya un service au ministère en charge des finances qui s’occupe des questions relatives aux assureurs. Nous demandons à ce service de jouer son rôle puisqu’il est sensé défendre l’intérêt général. Nous pensons que ce service doit dénoncer cette augmentation. Il faut que le ministère en charge des finances prenne des dispositions afin que cette mesure s’arrête immédiatement.
Votre mot de fin ?
Mon mot de fin, c’est de dire aux consommateurs d’être vigilants quand ils vont pour prendre des prêts parce que maintenant, les choses ont changé. Et ce, à leur insu. Les assureurs ont augmenté les primes d’assurances. Il leur faudrait désormais poser aux banquiers des questions comme : combien ils vont prendre ? Combien ils vont rembourser ? Et pendant combien de temps ? Si malgré tout, ils veulent contracter des prêts, libre à eux. En tout cas, la ligue des consommateurs aura joué son rôle d’information et de sensibilisation.
Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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