Le Chef de file de l’opposition (CFOP) a tenu, ce 30 juin 2016, à son siège, une conférence de presse sur la situation de la corruption au Burkina Faso. Selon Zéphirin Diabré, le phénomène de la corruption ne fait que s’aggraver dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). « Autant on peut débattre avec un gouvernement qui n’obtient pas de résultats, autant on ne peut dialoguer avec un gouvernement qui pille le peuple », a-t-il martelé.
« Il ne se passe pas un jour, sans qu’on ne découvre un scandale financier au sein de notre administration. Presque tous les ministères sont gagnés par cette gangrène qui ne fait que prendre du terrain, irriguée par l’impunité réservée aux coupables », a déclaré d’entrée de jeu le chef de file de l’Opposition lors d’une conférence de presse tenue ce 30 juin 2017 et qui avait pour objectif de prendre à témoin l’opinion publique de l’aggravation du phénomène de la corruption.
Pour Zéphirin Diabré, le pouvoir en place n’est pas venu pour « travailler » mais plutôt pour « piller l’argent des Burkinabè, s’enrichir, enrichir les hommes d’affaires qui leur sont proches et préparer leurs futures campagnes électorales ». A en croire le chef de file de l’opposition politique, des exemples ne manquent pas : « En plus des détournements dont des cadres de la police nationale se sont rendus coupables et de l’affaire de la disparition de 200 millions à la dernière édition du SIAO, le gouvernement a attribué selon le compte rendu du conseil des ministres du 14 juin 2017, par la procédure « d’entente directe », des marchés aux groupements SOSAF-SOGEDIM BTP pour la poursuite des travaux de construction de l’institut régional de l’Administration (IRA) des Hauts-Bassins ».
« Et ce sont plus de 562 millions de francs CFA qui seront déboursés pour la construction de 07 salles de classes et 11 latrines. Soit 02 salles de 100 places et 05 salles de 50 places selon une précision du service d’information du Gouvernement », a souligné le chef de file de l’Opposition.
- Quelques membres du CFOP
Le fait le plus grave, selon Zéphirin Diabré, « c’est que le Gouvernement en place a décidé de légaliser le pillage de nos maigres ressources à travers un projet de loi portant allègement des conditions d’exécution des programmes et projets du partenariat public-privé », lequel projet de loi doit être voté le 03 juillet prochain à l’Assemblée nationale. « C’est une manière de contourner les règles de transparence contenues dans la loi numéro 020-2013/AN portant régime juridique du partenariat public-privé au Burkina Faso », a-t-il ajouté.
« Le problème au Burkina, loin d’être l’absence de structure de contrôle ou de lutte contre la corruption, est que tous les rapports faits par les corps de contrôle dorment dans les tiroirs », se désole le CFOP. Il a invité de ce fait le président du Faso à transmettre à la justice tous les rapports des corps de contrôle, afin que des procédures judiciaires soient ouvertes.
L’opposition politique a appelé les organisations syndicales et l’organisation de la civile à sortir de leur mutisme car pour elle « c’est en passant à une nouvelle étape de la lutte, que le MPP et ses alliés seront obligés de revenir sur le chemin de la bonne gouvernance ».
Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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