Au cours d’un atelier, le ministre en charge de la Fonction publique, Clément P. Sawadogo a procédé au lancement officiel des activités du projet Country level engagement and assistance to reduce child labour (CLEAR) au Burkina Faso, ce jeudi 29 juin 2017. Cette activité se tient dans un contexte marqué par la tenue, le 23 juin dernier, de l’atelier national de validation de la Stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants. L’initiative qui est portée par l’ONG Winrock international avait pour parrain l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique.
Longtemps resté en hibernation, les activités de la deuxième phase du projet CLEAR (Country level engagement and assistance to reduce child labour) est effectif depuis ce jeudi 29 juin 2017. Financé à hauteur de 7 millions de dollars par le département du travail des Etats Unis d’Amérique, il vise à « soutenir les efforts et les actions du pays à réduire les pires formes de travail des enfants ». Aussi, ambitionne-t-il de contribuer à l’amélioration de l’environnement juridique relatif au travail des enfants et de l’application des politiques et lois y relatives. Il prévoit également appuyer l’élaboration ou la révision et la mise en œuvre de plans nationaux de lutte contre les pires formes de travail/travail forcé des enfants.
Selon une étude conduite, en 2014, dans les provinces du Sanmatenga, Sahel et Poni, par le Dispositif national d’évaluation du système éducatif avec l’accompagnement du Ministère de l’éducation nationale (MENA), en moyenne un enfant par ménage a arrêté sa scolarisation dans ses trois provinces. 2 031 autres ont abandonné l’école pour les sites d’orpaillage et 67,7% parmi eux travaillent plus de 10 heures par jour. Cette situation constitue une menace au développement durable et à l’avenir du Burkina Faso. C’est en cela que le projet CLEAR II, mis en œuvre par l’ONG Winrock international, trouve tout son sens.
« Le projet est en droite ligne avec l’engagement du gouvernement à constituer un frein au travail des enfants »
S’inscrivant dans cette dynamique, le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale a signifié que la lutte contre le travail des enfants s’intègre dans les priorités du PNDES à travers l’axe 2 dont l’un des effets attendus est de « porter la prévalence des enfants de 5 à 17 ans impliqué dans les activités économiques de 41% en 2016 à 25% en 2020 ». Un défi ambitieux qui requiert en amont l’implication de plusieurs acteurs et en aval, l’engagement de toutes les couches de la société. C’est pourquoi, le ministre Clément Sawadogo a salué le démarrage du projet CLEAR II qui, selon lui, viendra renforcer les actions de lutte contre le travail des enfants déjà engagées. Il a en outre rassuré la disponibilité de son département à apporter tout appui technique aux acteurs de protection de l’enfant intervenant dans le cadre du projet. Ceci, en vue de faire des résultats escomptés « une réalité et le fruit d’une entreprise commune ».
« Il faut investir dans l’enfance et la jeunesse à travers l’éducation et la formation professionnelle »
Pour la coordinatrice résidente du projet, Christelle Kaloulé, les efforts et sacrifices d’aujourd’hui pour une protection adéquate de l’enfant et pour la promotion continue de ses droits sont le miroir au travers duquel l’on pourra percevoir l’allure de la société de demain. « S’il est vrai que la tâche est difficile, notre volonté d’y arriver est ferme et indéfectible », ajoute-t-elle, après avoir souhaité la bienvenue aux participants à cet atelier de lancement. A en croire la coordinatrice, le contexte sécuritaire du pays a fortement contribué à retarder le démarrage effectif du projet qui a une durée de 4 ans. « On avait initialement arrêté le 30 septembre 2014 pour le démarrage des activité mais on a pas pu le faire. Nous allons voir avec le département américain du travail si on peut avoir une petite extension pour poursuivre le projet », a-t-elle conclu.
« Plein succès au projet »
Tout en invitant les acteurs impliqués dans la lutte à se donner la main et à œuvrer en synergie à l’avènement des conditions d’un avenir radieux pour les enfants du Burkina Faso, l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique a tenu à faire une précision : « CLEAR II est un projet d’accompagnement et non d’un projet de mise en œuvre directe sur le terrain », indique Andrew Robert Young. Ainsi, les bons résultats qu’il pourra présenter auront d’abord été les bons résultats du département ministériel en charge de la lutte contre les pires formes de travail des enfants, selon le parrain.
Winrock international est une organisation américaine présente dans 49 pays avec plus de 220 projets. L’organisation intervient dans les domaines de l’agriculture (particulièrement la recherche/innovation), du développement économique, de l’énergie et l’environnement, et du développement du capital humain et social.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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