La deuxième session du Cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile (OSC) s’est tenue ce vendredi, 16 juin 2017 à Ouagadougou. C’est autour du thème central, « Cohésion sociale et mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) : quelle contribution des organisations de la société civile ? », que les participants, venus de toutes les provinces du pays, ont axé les réflexions. Après la cérémonie d’ouverture présidée par le Premier ministre, les travaux se sont déroulés en ateliers avant de s’achever par un instant d’échanges directs entre les participants et le Président du Faso.
C’est en juillet 2014, que le gouvernement a pris un décret portant création, attributions et fonctionnement d’un Cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile du Burkina (CCD–Etat/OSC). Ce texte dispose que ce cadre se tient une fois l’an en session ordinaire et, chaque fois que de besoin, en session extraordinaire sur convocation du président ou à la demande d’au moins un tiers de ses membres (et la compétence d’organiser les sessions revient au ministère en charge des libertés publiques). Ainsi, le 24 février 2015, s’est tenue la première session de ce cadre, présidée par le président du Faso, Michel Kafando, et parrainée par Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho. Cette édition inaugurale s’était achevée par des recommandations et résolutions.
Parmi ces actes, il y a l’« urgente des états généraux des OSC au Burkina pour assainir le milieu », l’ « allocation de subventions aux OSC par prélèvement sur le chiffre d’affaires des sociétés d’Etat dans le cadre d’un Fonds national de la Société civile », la « promotion de l’intégrité au sein des OSC », la « création d’un organe de suivi de la mise en œuvre des conclusions ». La deuxième session, qui devrait se tenir en 2016, n’a pas eu lieu du fait du contexte socio-politique marqué par l’organisation des élections présidentielle, législatives et municipales et à l’issue desquelles, ont été mises en place des institutions démocratiques (président du Faso, des exécutifs national et locaux, assemblée nationale).
Faire des OSC, un maillon important dans le processus de développement
La deuxième session vise donc à proposer les voies et moyens pour la contribution des OSC à la mise en œuvre des politiques et programmes de développement au Burkina, notamment le Plan national du développement économique et social (PNDES, nouveau référentiel de développement). Parmi les acteurs de sa mise en œuvre du PNDES, se trouve donc la société civile. Venus des 45 provinces, selon le président du Conseil national des OSC, Jonas Hien, les participants ont apporté un regard sur leur adhésion et leur contribution à la mise en œuvre réussie de ce Plan. « Le Premier ministre parle du PNDES avec passion et conviction. Ça donne envie d’être patriote et de vouloir être utile à son pays, en participant activement à la mise en œuvre des politiques publiques de développement. La société civile pouvait-elle faire autrement ? Notre adhésion et notre engagement au PNDES sont donc acquis, affichés et nous souhaitons vivement que nos travaux connaissent un plein succès », a confié à l’ouverture des travaux, le porte-parole des OSC, Jonas Hien.
Outre l’approfondissement du thème central, les participants ont posé leurs réflexions sur d’autres sous-thèmes : « Le nouveau cadre juridique des associations et des fondations au Burkina Faso : innovations et défis », « Cohésion sociale et mise en œuvre du PNDES : quelle contribution des OSC ? » et « renforcement du partenariat associations et secteur privé : Etat des lieux et perspectives pour une meilleur synergie d’action dans la mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises au Burkina Faso ».
Un engagement de la part des OSC qui a arraché au Chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, des sentiments de détermination. « Ma satisfaction est grande et mon optimisme dans l’avenir de notre pays est renforcé au vu du thème pertinent retenu pour la présente session. Oui, le PNDES est notre voie. Oui, le PNDES est notre horizon. Oui, le PNDES est en marche et c’est notre espérance. Le développement du Burkina est une responsabilité patriotique qui doit rassembler tous les enfants de ce pays », a-t-il réitéré.
Le vote des Burkinabè, le président du Faso lève l’équivoque
L’un des temps-phares de cette session a été le tête-à-tête entre les participants et le président du Faso dans la soirée, à la faveur de la clôture des travaux. Pendant plus d’une heure, ces leaders et représentants d’OSC ont soulevé et soumis plusieurs préoccupations à leur interlocuteur, Roch Kaboré. Celles-là sont relatives aux dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, à la sécurité des personnes et des biens, la création de l’emploi, aux conditions d’accès à l’information par les journalistes, la convention collective de la presse privée, au système éducatif, etc. Le vote des Burkinabè de l’étranger qui fait jaser avec l’avant-projet de Code électoral a aussi été soulevé devant le président Roch Kaboré. Sur cette braise, le président n’a pas fait la langue de bois : « c’est un engagement. Je dis, en 2020, les Burkinabè de l’étranger voteront. C’est sans débats ».
Le président du Faso a en outre saisi ce cadre pour appeler l’ensemble des Burkinabè à l’esprit de construction nationale. Pour Roch Kaboré, autant l’on peut comprendre l’impatience des uns et des autres, autant il faut prendre le temps de comprendre pour poser les bases d’une société prospère, d’un avenir radieux. « Le travail de construction d’une nation est une œuvre de longue haleine », a exhorté le président du Faso pour qui, ce genre de cadres est important, en ce sens qu’ils contribuent à se connaître, à casser les barrières et autres suspicions entre les membres de la société. C’est dans cet esprit qu’il invite les Burkinabè également à ne pas céder au « pessimiste inutile » ; il faut s’encourager et savoir encourager.
Les travaux ont pris fin par une recommandation de portée générale formulée par les participants : « Vulgariser la communication relative à la cohésion nationale à l’échelle du pays, à travers l’organisation de conférences publiques et la mise en œuvre de toutes actions appropriées ».
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Crédit photo : Présidence du Faso
Source: LeFaso.net
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