L’opinion publique ne décolère pas. Cette fois, c’est l’association burkinabè des femmes artistes et musiciennes (ABFAM) et bien d’autres regroupements qui montent au créneau pour dénoncer l’humiliation subie par Adjaratou Diessongo, de son nom d’artiste Adja Divine. Réunis ce 24 mai 2017, ces acteurs culturels ont décidé de manifester. Une marche silencieuse de protestation est déjà prévue le 27 mai prochain.
Ce n’est pas parce que c’est une artiste qu’il faut s’indigner, cela n’arrive pas qu’aux autres, ont prévenu les participants à la rencontre de ce 24 mai 2017. L’incivisme a atteint des proportions inquiétantes et les innocents courent le risque d’être lynchés dans la rue. Le cas de Adjaratou Diessongo, alias Adja Divine est un exemple patent.
« Où va le Burkina ? Devons-nous maintenant porter des armes pour nous protéger ? », se sont demandé les artistes. « Aucune personne ne mérite qu’on lui prenne sa dignité », « Tout le monde est concerné », « C’est ignoble de déshabiller une femme en public », « On ne peut pas laisser faire, c’est une honte », ce sont entre autres paroles de réprobation que l’on a entendues à cette rencontre qui n’a pas concerné que des femmes.
« C’est un problème qui nous concerne tous. En tant que femme, quand tu t’assois et tu vois qu’on honnit une autre femme, ça fait très très mal. C’est une sœur, une collègue, ce sont des moments très durs », a dit l’artiste Idak Bassavé.
Au-delà des paroles, les artistes ont décidé de poser des actes. Ainsi, une marche silencieuse de condamnation est prévue ce 27 mai 2017. Elle partira de Palace Hôtel (c’est à partir de là que l’artiste aurait été poursuivie), jusqu’au super marché ‘’Les bons amis » (lieu où elle a été prise à partie par la foule). « Nous invitons nos sœurs, les hommes qui sont aussi très touchés parce que chacun a une mère, une sœur, une femme et quand on regarde ce qui s’est passé, c’est inacceptable ; à sortir massivement pour cette marche », a ajouté Idak Bassavé.
Attirer l’attention de la population sur les conséquences à vouloir se rendre justice, lancer un message aux autorités sur la nécessité d’assurer la sécurité des citoyens.
Ce sera l’objectif de la manifestation.
Les artistes ont également prévu remettre des lettres au ministre en charge de la sécurité et à celui de la femme.
Pendant que la rencontre se tenait, les ministres de la culture Tahirou Barry ; de la femme, de la solidarité nationale et de la famille Laure Zongo étaient au domicile de l’artiste. Ils sont allés s’enquérir de ses nouvelles et lui apporter du soutien. Adjaratou Diessongo, la victime a par ailleurs déposé une plainte.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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