À la phase des échanges de la 20e édition de la Journée nationale du paysan tenue à Kaya, beaucoup d’usagers de la route Didyr-Toma ont été surpris d’entendre, le 13 mai 2017, le ministre des Infrastructures, M. Eric Bougouma, affirmer que les travaux du chantier ont effectivement débuté. Où et en quoi consistent ces travaux se demandent encore aujourd’hui tous ceux qui empruntent cette voie…

Oui, nous voulons bien savoir en quoi consistent les travaux annoncés par le ministre Eric Bougouma, en charge des ponts et chaussées. Car depuis le lancement des travaux le 15 décembre 2016, aucune machine n’a encore été aperçue sur cette route, de Didyr à Toma, en passant par Sapala, Kéra, Koin.

L’on nous dira qu’un tel chantier ne consiste pas uniquement en un déploiement de grosses machines ; certes. Mais un peu plus de cinq mois après le lancement des travaux, l’on est en droit de se poser des questions, quand absolument rien sur cette voie ne laisse penser à un quelconque chantier en cours ; surtout qu’il est prévu pour durer 15 mois.

L’on se rappelle en effet que c’est le 15 décembre 2016 qu’a été lancé le chantier de la RN 21, long en tout de 84 km et qui va de Didyr à Tougan, soit 43 km pour ce qui concerne le tronçon Didyr-Toma. Pour aller vite, avait-on expliqué, deux entreprises ont été chargées de la réalisation du chantier : la Compagnie sahélienne des entreprises du Sénégal pour le lot 1, Didyr-Toma et l’entreprise Oumarou Kanazoé (OK) du Burkina pour le lot 2, Toma-Tougan distant de 41 km. Il leur avait été donné quinze mois (saison pluvieuse y comprise) pour livrer le produit fini.

Et tous ces engagements ont été pris sous la supervision du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Et c’est légitimement que le chef du gouvernement s’est dit heureux de participer à un événement historique, quand on connaît le calvaire que les usagers de cette voie endurent depuis des décennies. « La construction et le bitumage de cette route permettra de renforcer le statut de grenier du Burkina de la région de la Boucle du Mouhoun » avait précisé le Premier ministre Thiéba. Vrai ! Quand on sait que la région de la Boucle du Mouhoun, considérée comme le grenier du Burkina n’a que 368.1 km de route bitumée.

Lors du lancement des travaux le 15 décembre 2016, les populations des provinces du Sourou et du Nayala avaient cru voir le début de la réalisation d’un rêve. Ce que le maire de Toma, Malick Garané, avait expressément exprimé : « En cette heureuse occasion qui voit la réalisation d’un rêve, le rêve du peuple San, je voudrais traduire la joie et la fierté de cette population et en particulier la population de la commune de Toma et certainement celle de toutes les autres communes sœurs qui bénéficient de cette infrastructure. Notre joie est immense et les mots pour l’exprimer nous manquent », a lancé le bourgmestre de Toma.

Encore combien de temps pour voir ce rêve se réaliser ? A dix mois de l’échéance, cet engagement sera-t-il tenu conformément aux déclarations du ministre des infrastructures qui aime à répéter que son gouvernement « ne fait pas de promesses non tenues » ?

C. PARE

Lefaso.net

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Source: LeFaso.net