Depuis 1984, beaucoup de villages ont été érigés en départements pour amorcer un développement endogène. Cette vision a été renforcée en 2006 avec la communalisation où l’initiative a été laissée aux collectivités de prendre leur destin en main.
Mais en 2017, que constatons-nous 33 ans après. Dans la boucle du Mouhoun, sur les 47 communes, à peine la vingtaine sont loties. Le reste est toujours à l’état de gros villages avec des constructions éphémères, c’est-à-dire en banco. Comment peut-on amorcer le développement véritable en pareilles circonstances.
Considérant que le lotissement d’une localité fait partie des bases de son décollage socio économique, il est urgent que ces opérations soient partout où il faut. Pour cela il faut les longues procédures et se débarrasser des considérations politiques et politiciennes qui plombent les processus de lotissements. En clair il faut laisser les exécutifs locaux concevoir et gérer leurs projets de lotissements selon des critères qui priorisent les habitants et ressortissants des localités. Il ne doit pas y avoir de pression ni d’intervention.
Si les lotissements sont bien menés dans les communes, cela constitue un facteur de cohésion sociale et surtout facilite des investissements durables. Il y a aussi l’apport des fils et filles de la localité qui entendent manifester leur appartenance à travers des réalisations diverses. Certains cadres ou opérateurs préfèrent investir dans d’autres communes parce que leurs localités d’origine ne sont pas loties. Nous assistons fréquemment à des scènes où des cadres reçoivent des délégations importantes dans leurs villages et ne savent pas où les héberger parce que hésitant à construire sans l’assurance d’un titre définitif.
Les maires brandissent le manque de ressources pour les opérations de lotissement
Sans nier cela, nous pensons qu’il faut trouver des initiatives pour adapter les charges aux possibilités locales. Par exemple, les bornes peuvent être conçues avec des caillons sauvages marqués par de la peinture. Il faut aussi mettre à contribution les fils de la commune qui ont des compétences dans ces domaines pour amoindrir les coûts. Avec la contribution de tous, on aboutit à des lotissements à moindre coût et dans un esprit de cohésion.
Comme nous l’avons dit plus haut, le lotissement fait partie des bases fondamentales du développement d’une localité. Aussi, nous pensons que la réalisation d’une opération de lotissement doit transcender tous les clivages, toutes les considérations et toutes les pesanteurs socio politiques pour être menées dans un consensus général.
En tout cas, nous ne voulons plus d’un Burkina du 21e siècle qui ressemble toujours à l’époque du paléolithique.
Les lotissements doivent être faits pour assainir nos communes et villages pour ne plus vivre le spectre des inondations et les effondrements de maisons rustiques si les lotissements étaient réalisés selon nos vœux. Nous attirons l’attention des acteurs qui sont les maires et les services techniques de prévoir suffisamment de places pour les services publics, et éviter les opérations avec des pans coupés qui sont sources d’accidents fréquents dans certaines communes.
David Demaison Nébié
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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