La 17e édition des Kundé s’est tenue ce 28 avril 2017 dans la salle de banquets de Ouaga 2000. La fête fut belle, mais c’est seulement la partie visible de l’iceberg. Le promoteur de cette manifestation devenue une référence en Afrique dans le domaine de la récompense des artistes, a tiré la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait, les Kundé pourraient ne pas se tenir dans les prochaines années. Après 2020, si rien n’est fait…
C’est un ouf de soulagement que Salfo Soré dit Jah Press a poussé à l’issue de la soirée. Les artistes annoncés sont tous venus. Le public a répondu présent. D’ailleurs il n’y avait plus de réservations, à deux semaines de l’évènement. Bien que vendu à 50 000 F CFA l’unité, les billets d’entrée ne permettent pas aux organisateurs de supporter les dépenses engagées. En 17 éditions, la cérémonie a eu des galons, s’est imposée comme un rendez-vous incontournable dans le domaine musical en Afrique. Des grands noms de la musique africaine ont foulé le sol burkinabè. Mais à contrario, les finances ne reflètent pas la notoriété de l’évènement.
Le commissariat général des Kundé veut bien faire plaisir au public en faisant venir les grosses pointures de la musique, mais cela est très onéreux. Billets d’avion, cachets, hébergement…
« On montre qu’on a de la volonté. Le rêve a un coup. Il va falloir qu’on nous aide franchement, la jeunesse du Burkina a le droit de rêver comme les autres », a laissé entendre Jah Press à l’issue de la soirée.
Après 17 éditions, les Kundé ne devraient plus être à la recherche de sponsors pour boucler son budget, estime-t-il. Ces dernières années, il lance des appels à soutien. « Jusqu’à présent, je pense que je ne suis pas entendu, par rapport à ce que je souhaite. J’attends qu’on fasse des Kundé, une utilité publique et que l’Etat mette un budget conséquent pour me permettre d’envisager chaque édition avec beaucoup de sérénité », a-t-il poursuivi.
Il prend l’exemple des FEMUA (Festival des Musiques urbaines d’Anoumabo) en Côte d’Ivoire qui bénéficie d’un accompagnement conséquent des sponsors et de l’Etat, et « ce n’est pas pour les beaux yeux d’Asalfo(Ndlr. Le promoteur) ».
« Quand je vais à des cérémonies, je suis un peu frustré. Quand je vois les moyens, la volonté politique qui accompagnent ces manifestations… », avance-t-il en faisant le parallèle avec les Kundé au Burkina.
Aux lendemains de chaque édition, le commissariat général des Kundé se dit cribler de dettes, avoue Jah Press qui a rassuré qu’il tiendra le coup jusqu’en 2020. Si rien n’est fait ensuite pour soutenir l’évènement, on n’entendra plus parler des Kundé, sinon au passé.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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